Intervention au Niger? "Les Présidents Goïta et Traoré ont dit non, non et non"

Bamako et Ouagadougou n’accepteront pas une intervention militaire au Niger, selon le chef de la délégation malienne qui s’est rendue à Niamey au lendemain de l’expiration de l’ultimatum de la CEDEAO. "Les Présidents Goïta et Traoré ont dit non, non et non."
Sputnik
Le Mali et le Burkina Faso sont formels quant à une possible intervention militaire au Niger: c’est non, selon le colonel Abdoulaye Maïga, ministre malien de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, qui a conduit le 7 août une délégation du Mali au Niger.
"Nous avons réitéré la décision des Présidents [Assimi] Goïta et [Ibrahim]Traoré de participer pleinement aux opérations de légitime défense aux côtés des forces de défense et de sécurité nigériennes", a-t-il déclaré à la sortie d'audience avec les autorités nigériennes.
Selon le portail aBamako, cette rencontre a permis aux délégations du Mali et du Burkina d'exprimer leur refus catégorique d'appliquer les sanctions "illégales, illégitimes et inhumaines" de la CEDEAO.
Le colonel Maïga a également précisé que "toute intervention militaire contre la souveraineté d'un pays sans le consentement de ses autorités" ne représentait "autre chose qu'une agression".
"'Une chose est sûre, les Présidents Goïta et Traoré ont dit non, non et non. Nous n'accepterons pas une intervention militaire au Niger", a indiqué le colonel Abdoulaye Maïga.
L’armée malienne avait précédemment annoncé qu’une délégation gouvernementale était envoyée au Niger en guise de solidarité avec "un peuple frère".

Une intervention au Niger: déclaration de guerre contre le Mali et le Burkina

Les déclarations du colonel font écho à celles du ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop qui a signalé en présence de son homologue burkinabé Olivia Rouamba qu’une intervention militaire de la CEDEAO pourrait être "une catastrophe".
Le 31 juillet, les gouvernements du Burkina Faso et du Mali avaient déjà exprimé leur solidarité avec le peuple nigérien et avaient condamné l'imposition de sanctions par la CEDEAO contre Niamey. Selon les deux États, de telles mesures ne font qu'"aggraver la souffrance des populations et mettent en péril l'esprit du panafricanisme".
Ouagadougou et Bamako ont averti qu'ils considéreraient toute intervention militaire au Niger comme une déclaration de guerre contre eux-mêmes.
La CEDEAO a posé un ultimatum aux nouvelles autorités nigériennes exigeant de rétablir dans ses fonctions le Président nigérien déchu Mohamed Bazoum sous peine d’une intervention armée.
L’ultimatum a expiré le 7 août.
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