Des paroles en l’air. Alors que certains accusaient le navire russe Lady R d’avoir transporté des armes depuis l’Afrique du Sud, aucun signe d’une telle cargaison n’a été trouvé par une commission diligentée par le gouvernement, indique le portail d’information Briefly citant le rapport de l’enquête ordonnée par le Président Ramaphosa.
L’enquête a montré que le navire n’a pas embarqué de matériel militaire lorsqu’il se trouvait à la base navale sud-africaine de Simonstown, mais qu’il était seulement chargé de nourritures et d’autres denrées destinées à la Russie.
Par ailleurs, le navire transportait une ancienne commande que la Force sud-africaine de défense nationale (SANDF) avait passée à la Russie avant que la pandémie du Covid-19 ne frappe.
Cette commission d’enquête, formée d’experts indépendants, avait été mandatée fin mai par le Président sud-africain Cyril Ramaphosa pour faire la lumière sur les faits. Le chef de l’État a reçu ce rapport le 4 août, précise le média.
Accusations puis excuses américaines
L’imbroglio autour du Lady R avait débuté le 11 mai, lorsque Reuben Brigety, ambassadeur américain à Prétoria, avait affirmé que le navire avait embarqué des armes lors d’un passage en Afrique du Sud.
La Présidence sud-africaine avait immédiatement réagi, déclarant que ces allégations ne reposaient sur aucune preuve. La ministre de la Défense avait pour sa part ironisé en déclarant que "pas même un rat" n’était monté à bord du Lady R. Moscou avait pour sa part conseillé à l’ambassadeur de rester à sa place et de "ne pas se mêler des affaires des autres".
L’affaire avait suscité le malaise jusqu’à Washington, où l’administration Biden se serait montrée furieuse des prises de position de l’ambassadeur, selon Politico. Le diplomate américain avait finalement présenté ses excuses, admettant qu’il avait "franchi la ligne rouge", selon le ministère sud-africain des Affaires étrangères.
Chargé de produits de première nécessité, le navire Lady R avait déjà éprouvé des difficultés à accoster au port de Douala, au Cameroun, à cause de pressions américains, en novembre dernier. Les États-Unis avaient également reproché au Mozambique de lui avoir laissé mouiller l’ancre dans le port de Beira.