Intitulée "Situation politique au Niger", une lettre qui annonce un plan d'action militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans ce pays touché par un coup d’État militaire, a été transmise à l'Assemblée nationale du Nigéria par Bola Tinubu, Président nigérian et de l’organisation, relate ce vendredi 4 août le quotidien nigérian Daily Trust.
"La CEDEAO sous ma direction [celle du Président Tinubu, ndlr] a décidé de demander le retour du gouvernement démocratiquement élu [au Niger, ndlr]. Dans le but de rétablir la paix, la CEDEAO a convoqué une réunion et publié un communiqué. Parmi les mesures envisagées, il y a le renforcement militaire et le déploiement de personnel pour une intervention militaire afin de faire respecter la conformité à la junte militaire au Niger si elle reste récalcitrante", indique le courrier lu par le président du Parlement, Godswill Akpabio, cité par Daily Trust.
Les nouvelles mesures comprennent également la fermeture et la surveillance des frontières terrestres entre les pays, la coupure de l'électricité au Niger et l'imposition de sanctions, mais aussi la suspension des vols commerciaux et spéciaux à destination comme en provenance du Niger, ajoute le quotidien, toujours en reprenant les propos exprimés dans le document.
L’armée de la CEDEAO déjà prête à intervenir?
Les chefs d'état-major et les officiers supérieurs des pays membres de la CEDEAO ont élaboré un plan en cas d'intervention militaire au Niger lors d’une réunion d'urgence convoquée à Abuja, a annoncé le 4 août Reuters. Selon le commissaire de la CEDEAO chargé des Affaires politiques et de la sécurité, Abdel-Fatau Musah, cité par cette agence de presse, la décision finale sur l'action à mener au Niger sera prise par les dirigeants de la CEDEAO.
M.Musah a souligné que le plan d'une éventuelle intervention militaire au Niger avait été élaboré au cas où les rebelles n'abandonneraient pas le pouvoir et ne rétabliraient pas l'ordre constitutionnel. Il a précisé que les détails du plan ne seraient pas divulgués afin que les rebelles ne sachent pas où et quand une attaque pourrait être lancée.
Plus tôt, la CEDEAO avait déclaré qu'une intervention militaire au Niger serait la dernière option envisagée, mais qu'il fallait s'y préparer.
La délégation de la CEDEAO aurait quitté le Niger ce 4 août sans avoir rencontré le général Abdourahamane Tiani, chef du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), qui dirige le pays après avoir renversé le Président Mohamed Bazoum. Le dirigeant déchu est toujours retenu à Niamey.