En ce 18 juillet, le monde entier se rappelle et fête les mérites ainsi que l'héritage historique qu’a laissé Nelson Mandela, dit Madiba, qui fût Président d'Afrique du Sud. Pas choisie au hasard, cette date marque le jour de la naissance de ce grand homme politique à Mfezo, un petit village près de Mtata (dans l'actuelle province du Cap-Oriental), il y a 105 ans.
S'adressant à la Nation ce 18 juillet, le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que, grâce à l'héritage de Nelson Mandela, la contribution de l'Afrique du Sud à la paix mondiale consistait à soutenir les sociétés en conflit.
"Les idéaux de Mandela étaient de lutter pour la paix dans le monde, pour la fin des conflits partout et pour une véritable fraternité internationale de l'humanité. Ces idéaux ont été pertinents dans le passé, a-t-il déclaré, et le sont encore plus ce mardi, alors que de nombreuses régions du continent et du monde sont encore en proie à des conflits", a-t-il rappelé.
En ce jour symbolique, plusieurs personnalités ont tenu à se souvenir de cet homme brave. Chacun y est allé de son récit. L'ambassadeur éthiopien à Moscou, Uriat Cham Ugala, a confié à Sputnik Afrique que Nelson Mandela était une icône du contenu de l'Exposition africaine organisée dans l’immeuble de Rossiya Segodnya.
"Il était l'un de ceux qui luttaient contre l'apartheid en Afrique du Sud, qui a beaucoup contribué à la liberté, à l'égalité et à la démocratie. Il est donc idéal de célébrer sa journée. Je suis donc très heureux d'y participer", a-t-il indiqué.
"On peut débattre sur Nelson Mandela. Je ne suis pas sûre que beaucoup puissent faire le tiers de ce qu’il a accompli. La lutte armée, 27 ans de prison, les convictions. Il n’était pas parfait, mais une chose est certaine: il a fait sa part. Faisons la nôtre", a écrit la panafricaine Nathalie Yamb sur son compte Twitter.
La ségrégation raciale proclamée en Afrique du Sud
En 1948, le Parti national est arrivé au pouvoir à la tête de l'Union sud-africaine, proclamant une politique officielle de ségrégation raciale, ou apartheid ("séparation", en afrikaans), qui donnait les pleins pouvoirs aux Blancs au détriment des Noirs. En somme, la population noire majoritaire ne pouvait pas, sans laissez-passer spéciaux, travailler ou se rendre dans les zones où vivaient les Blancs et n'avait pas accès aux soins, à une éducation et à des transports de qualité.
Madiba, qui avait 30 ans, s'est alors impliqué dans la vie politique du pays en réponse à ce système injuste et, en 1952, est devenu l'un des organisateurs de la campagne de défiance contre les lois de séparation raciale.
De l'emprisonnement à la gloire
Après l’une de ses campagnes et la fusillade par le gouvernement d'une manifestation pacifique de Noirs à Sharpeville, Mandela a acquis la conviction que la résistance non violente ne suffirait pas à renverser l'apartheid et que la lutte armée était également nécessaire.
Il a adhéré à la fondation d'Umkhonto we Sizwe, ou "Lance de la nation", une branche militaire du Congrès national africain (ANC) qui a mené des attaques de sabotage contre des installations gouvernementales.
En 1964, Mandela a été reconnu coupable de trahison et de tentative de nuire au gouvernement et condamné à la prison à vie, peine qu'il a passée sur Robben Island. La plupart des prisonniers de l'île, située au large du Cap, étaient des hommes noirs condamnés pour des délits politiques.
Pendant son emprisonnement, Mandela a acquis une renommée internationale et, dans les années 1980, il a refusé une offre de libération en échange de l'abandon de sa lutte politique. En prison, Mandela est devenu une figure de résistance et d'espoir pour des millions de personnes souffrant de l'apartheid.
Libération et abolition de l'apartheid
Après 27 ans de prison, Mandela a été libéré en 1990 par le Président sud-africain Frederick de Klerk, qui a également levé l'interdiction de l'ANC imposée par le gouvernement en 1960.
Sa libération a été retransmise en direct dans le monde entier et célébrée dans toute l'Afrique du Sud comme au-delà.
L'apartheid en Afrique du Sud a pris fin un an plus tard, en 1991. Trois ans plus tard, le pays a organisé ses premières élections entièrement démocratiques au cours desquelles les Noirs, comme les Blancs, ont obtenu le droit de vote.
Nelson Mandela a été élu Président du pays et a tenté d'unir sa population. En 1993, il reçoit le prix Nobel de la paix pour son combat.