Piégé par un canular, Kissinger admet une vérité sur l’Otan

Henry Kissinger
Piégé par les auteurs russes de canulars Lexus et Vovan, le célèbre diplomate américain Henry Kissinger a admis que l’Otan avait bien promis à la Russie de ne pas s’étendre vers l’Est.
Sputnik
Promesse non tenue. L’Otan a bel et bien promis au dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev de ne pas s’étendre vers l’Est, a déclaré Henry Kissinger au cours d’un entretien téléphonique, piégé par les deux farceurs russes Lexus et Vovan.
L’ancien diplomate et prix Nobel de la paix a expliqué que cette promesse était le fait de James Baker, secrétaire d'État américain de l’époque. L’engagement n’a cependant pas été formalisé, ce qui permet aujourd’hui à Washington de jouer les ingénus.
"C’est vrai, mais cela n'a jamais été écrit. Nous avons donc raison de dire qu'il n'y a pas eu d'engagement formel. Mais cela faisait partie de l'engagement du secrétaire Baker", a ainsi admis Henry Kissinger.
Lexus et Vovan, qui se sont fait passer pour le Président ukrainien Volodymyr Zelensky pour piéger le diplomate, ont aussi réussi à obtenir son opinion sur le sabotage des Nord Stream. "Je pensais que c’était vous", a ainsi déclaré Henry Kissinger en croyant s’adresser au dirigeant ukrainien.

Expansion vers l’Est

Les promesses de l’Otan concernant son élargissement à l’Est ont fait l’objet de nombreuses dénégations ces dernières années. Début 2022, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déjà raconté l’épisode avec James Baker, expliquant que le secrétaire d’État avait assuré que l’Otan "ne bougerait pas d’un pouce à l’est de l’Oder". Promesse réitérée par l’ancien Premier ministre britannique John Major, qui avait juré que la Pologne et la Hongrie ne rentreraient pas dans l’Alliance.
Moscou a par ailleurs souligné à plusieurs reprises que la crise ukrainienne trouvait en partie ses origines dans cette extension de l’Otan vers l’Est. Le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a d’ailleurs récemment admis que l’Otan avait commencé à entraîner des troupes ukrainiennes dès 2014.
Après l’adhésion de la Finlande en avril, l’Alliance atlantique se penche désormais sur l’intégration de Kiev. Les membres de l’organisation sont cependant très partagés sur la question, avait récemment constaté le Président américain Joe Biden.
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