Afrique en marche

Sabotage du nucléaire français: l’Allemagne a-t-elle ruiné son avenir et celui de l’Europe?

Derrière le solaire et l’éolien, "la véritable énergie verte de substitution, adoptée en Allemagne et promue contre le nucléaire français, était les centrales à gaz, fonctionnant grâce au gaz russe", affirme Richard Clément, ingénieur français diplômé de l'École Polytechnique, commentant le rapport sur le sabotage du nucléaire civil français.
Sputnik
Sans détour, les rédacteurs du rapport de l’École de Guerre économique (EGE), à Paris, dénoncent la politique énergétique de l’Allemagne. Berlin use de son influence au sein de la Commission européenne pour avantager ses intérêts au détriment de ses partenaires européens, notamment la France. En effet, le document met en avant les leviers aussi bien économiques, financiers et industriels que politiques et médiatiques d’influence, en vue d’atteindre les objectifs de cette stratégie. Le fer de lance de cette stratégie allemande serait un réseau de fondations politiques, financées à coup de centaines de millions d’euros et agissant dans l’ombre, protégées du regard indiscret des médias. Il s’agit entre autres des fondations Konrad Adenauer, Rosa Luxemburg et Heinrich Böll, qui ont réussi à affaiblir durablement la filière nucléaire française. La sécurité énergétique de la France, mais aussi de toute l'Europe, a été compromise, notamment dans le contexte de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine.
"La première vertu de ce rapport, c'est d'exister après de longues années de silence", affirme à Radio Sputnik Afrique Richard Clément, ingénieur français diplômé de l'École Polytechnique, qui a fait carrière dans la banque, actuellement directeur financier de Warpa, une société spécialisée dans les innovations disruptives.
Et d’expliquer: "Ce rapport est un document fort, bien rédigé, documenté, argumenté et clair, qui met en évidence ce qui est un des problèmes que l'on a du mal à admettre en France, à savoir les incohérences de la construction européenne. En effet, on nous a vendu la construction européenne depuis une vingtaine d'années sur la base d'une espèce de couple moteur franco-allemand, qui en réalité n’est pas du tout équilibré. Le fait est, alors que les Français établissaient leur stratégie européenne en fonction des intérêts communs de ce couple, que les Allemands, eux, jouaient plutôt l'intérêt exclusif de l'Allemagne".
Dans le même sens, Richard Clément précise qu’il y a eu "un discours qui avait été façonné avec une volonté d’opposition farouche au nucléaire et une promotion exclusive des énergies vertes qui avaient été en leur temps promues en Allemagne, à savoir l'éolien et le solaire, comme alternative. Or, le non-dit de cette politique, c'est que la véritable source d’énergie verte de substitution qui a été adoptée en Allemagne et promue contre la filière nucléaire en France était en fait les centrales à gaz, fonctionnant grâce au gaz russe abondant et très bon marché dans le cadre de contrats à long terme, que l'Europe a, volontairement ou sous pression extérieure, décidé d'abandonner depuis le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine".

Dans ce contexte, selon l’interlocuteur de L’Afrique en marche, "la situation est donc devenue assez critique en Allemagne, notamment pour l’industrie qui commence à migrer vers les États-Unis. Nous sommes pieds et poings liés dans une situation de gestion de court terme pour éviter d'avoir des effets qui seraient encore plus désastreux que ceux auxquels nous avons pu assister en termes de perspectives industrielles".

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