Des tensions touchent la ville tunisienne de Sfax après la mort d'un habitant de 41 ans, poignardé lors d'affrontements le 3 juillet avec des migrants originaires du Cameroun, selon les autorités. Ces derniers jours, plusieurs habitants de cette ville au centre-est du pays réclament le départ immédiat de tous les migrants clandestins, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Dans la nuit de mardi à mercredi, certains ont bloqué les rues et incendié des pneus pour exprimer leur colère après la tragédie. Le porte-parole du Parquet de Sfax, Faouzi Masmoudi, a indiqué à l’AFP l'interpellation de trois migrants soupçonnés d’implication dans ce meurtre.
Certaines images relayées sur les réseaux sociaux montrent des migrants à même le sol, les mains sur la tête, entourés par des habitants munis de bâtons qui attendent l'arrivée de la police.
Le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), qui suit les questions migratoires, et plus de 20 autres ONG tunisiennes et internationales, ont affirmé dans un communiqué conjoint que les forces de sécurité avaient emmené mardi un "groupe de 100 personnes migrantes et réfugiées" de la région de Sfax vers la frontière libyenne.
"Le groupe comprend plusieurs nationalités notamment ivoiriennes, camerounaises et guinéennes dont au moins 12 enfants âgés entre six mois et cinq ans", selon la même source.
Les tensions entre les habitants et les migrants se sont exacerbées après un discours en février du président Kais Saied pourfendant l'immigration clandestine et la présentant comme une menace démographique pour son pays.
La plupart de ces migrants viennent en Tunisie pour tenter ensuite de rejoindre l'Europe par la mer, en débarquant clandestinement sur les côtes italiennes.