Human Rights Watch a annoncé avoir recensé de nouvelles preuves d’utilisation par l’armée de Kiev de mines antipersonnel interdites par la convention d’Ottawa et appelle l’Ukraine à lancer sa propre enquête.
Cette déclaration survient plus d’une semaine après que Kiev avait rejeté des accusations d’utilisation de ces armes nommées Lepestok (Pétale), portées par l’Organisation de défense en janvier dernier.
Malgré ce refus, Human Rights Watch exhorte les autorités ukrainiennes à "donner suite à son engagement exprimé de ne pas utiliser de mines terrestres antipersonnel interdites". De plus, Kiev devrait "enquêter sur l’utilisation de ces armes par ses militaires et demander des comptes aux responsables".
Selon l’ancien rapport de cette ONG, l’utilisation de "milliers de mines" a entraîné la mort de 11 personnes dans la zone de la ville d’Izioum. De son côté, les autorités de la république populaire de Donetsk ont fait état d’au moins 89 personnes blessés et un mort à la suite des explosions de mines antipersonnel Lepestok utilisées par l’armée ukrainienne.
Usage de mines par l’Ukraine
Quant à de nouveaux éléments, des photos circulaient fin mai sur Internet prises, selon l’ONG, sur les territoires "reprises récemment par Kiev". Sur ces images, les responsables de l’Organisation ont reconnu les éléments d’armes à sous-munitions à l’aide desquels le minage par les "Pétales" avait été effectué. Le marquage de ces munitions a conduit une ONG à Kiev à ramasser l’argent pour l’acquisition d’armements.
Selon l’investigation de Human Rights Watch, l’année dernière, le responsable de cette ONG ukrainienne avait publié en 2022 sur les réseaux sociaux une annonce de collecte de moyens pour l’achat de projectiles de fusée 9M27K3 avec une ogive à cassette 9H128K3 munie des mines antipersonnel. Plus tard en août 2022, il a publié les photos de munitions déjà acquises contenant les marquages identiques à ceux diffusés précédemment.
En mars dernier, les militants d'Azov ont installé, selon les autorités russes, environ 10.000 mines "Pétales" au hasard dans des immeubles résidentiels des rues centrales de Marioupol.
Fin août, Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie auprès de l'Onu, a déclaré que la mine Pétale était "la preuve éloquente de la nature sadique et sauvage du régime de Kiev, un symbole de sa véritable attitude envers les habitants de l'est et du sud-est du pays".
Une mine interdite au niveau international
La mine PFM-1S est une réplique presque exacte de la mine américaine BLU-43/B (Dragontooth). Grâce à son apparence discrète il est très difficile de remarquer cette mine de 12 centimètres sur l’herbe ou les feuilles mortes.
À l’aide de roquettes à sous-munition, ces mines peuvent être dispersées en grande quantité sur une large zone. Environ 40 grammes d'explosifs sont capables de mutiler une personne en lui arrachant le bas de la jambe, dans la plupart des cas un pied.
En vertu de la Convention d’Ottawa adoptée en 1997, les pays l’ayant ratifié se sont engagés à ne pas utiliser de mines antipersonnel et à détruire leurs stocks. Elle a été ratifiée par Kiev en 2005.