En prévision des Jeux olympiques programmés à Paris en 2024, le gouvernement français veut encourager des milliers de sans-abri à quitter la région parisienne. Les concernés, principalement des migrants, qu'on veut évincer vers la province, sont inquiets de cette idée. Les autorités expliquent leur projet par le manque d'hôtels prêts à les héberger face à l'afflux de visiteurs.
"Moi je ne trouve pas ça normal", a confié à Sputnik Afrique un SDF parisien, nommé Anthony. "Ils envoient je ne sais pas combien à l'Ukraine... Je ne sais pas, c'est un coût de 200-213 milliards... 213 milliards aux Ukrainiens. Mais nous les SDF, en France, on galère, on n'a rien, pas de logements."
Montrer la beauté de Paris sans les SDF
Pour lui, le principal objectif des autorités est de redorer le blason de la capitale en la nettoyant des éléments peu louables.
"Ce qu'ils veulent faire, c'est montrer la beauté de Paris, mais sans les SDF. Ils ne montrent pas la face cachée de la ville et donc je trouve ça scandaleux, ça ne se fait pas."
Anthony se plaint aussi des problèmes de logement pour les SDF déjà existants. Selon lui, "il faut appeler le 115 pour avoir un hébergement, mais il faut attendre avant ça" pendant une heure voire beaucoup plus avant d'avoir une réponse au téléphone. Même les assistantes sociales ne peuvent rien faire pour y remédier, selon lui.
Un succès non garanti
"Au lieu de trouver des solutions définitives pour qu'on soit calés, ils nous envoient dans d'autres régions, s'indigne-t-il. Nous on est déjà en galère, on nous transfère dans un lieu où on n'a même pas nos papiers, on n’a rien de tout ça."
L'interlocuteur de Sputnik Afrique doute également que cette mission puisse être accomplie. "Parce qu'ici à Châtelet, ils ne vont pas se laisser faire. Donc, prendre les SDF un par un pour les envoyer... ils n'y arriveront pas. Ça va être la guerre, prédit-il. Et même s'ils nous envoient là-bas, les gens reviendraient".
Car personne ne propose aux sans-abri une solution durable, explique-t-il. Il leur est proposé de se débrouiller eux-mêmes, une fois déplacés, ce qu'il trouve là encore "scandaleux".