Le gouvernement du Soudan a déclaré le 8 juin persona non grata l'émissaire de l'Onu dans le pays, l'Allemand Volker Perthes, qu'il accuse depuis plusieurs semaines d'être responsable de la guerre en cours.
"Le gouvernement de la République du Soudan a notifié au secrétaire général des Nations unies qu'il a déclaré M. Volker Perthes (...) persona non grata à compter d'aujourd'hui", a indiqué dans un communiqué le ministère soudanais des Affaires étrangères.
Dans une lettre adressée à l'Onu, le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane avait notamment accusé M. Perthes d'avoir "dissimulé" dans ses rapports la situation explosive à Khartoum avant le déclenchement des hostilités. Sans ces "mensonges", le général "Daglo n'aurait pas lancé ses opérations militaires", a-t-il soutenu.
Le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres avait affirmé "son entière confiance" à l'égard de son émissaire.
Mais début juin, le Conseil de sécurité n'avait prolongé que pour six mois la Mission intégrée des Nations unies pour l'assistance à la transition au Soudan (Minuats), dont M. Perthes est le chef.
Créée en juin 2020 pour soutenir la transition démocratique au Soudan après la chute l'année précédente d'Omar el-Béchir, la Minuats avait depuis été renouvelée chaque année pour un an.
Depuis plusieurs mois, des milliers de personnes soutenant l'armée et les islamistes avaient manifesté contre M. Perthes et les "ingérences" étrangères supposées.