Sénégal: Macky Sall condamne les agressions "extrêmement graves" contre l'État et ses institutions

Des manifestations violentes ont éclaté, jeudi et vendredi dernier dans plusieurs villes sénégalaises après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko pour '’corruption de la jeunesse’’.
Sputnik
Le Président Sénégalais a "condamné fermement" les agressions "extrêmement graves contre l'État, la République et ses institutions et contre la nation sénégalaise, à travers des violences humaines, des actes de saccages contre des biens publics et privés", survenus, jeudi et vendredi dernier dans plusieurs villes du pays après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko pour '’corruption de la jeunesse’’.
Un communiqué publié au terme de la réunion mercredi du Conseil des ministres, parvenu à la MAP, indique que le Président Macky Sall a souligné "l’impérative nécessité de protéger notre République et de préserver notre nation face aux attaques qui sont devenues récurrentes et multiformes visant la paralysie de notre économie, la mise à mal de l’image de marque de référence de notre pays, le Sénégal, qui demeure, avant tout, une grande démocratie".
"Devant la gravité sans commune mesure des faits, le Président de la république a réitéré sa détermination à protéger la Nation, l’État, la République, ses valeurs, et ses fondements. Il a cet effet ordonné l’ouverture d’enquêtes judiciaires immédiates et systématiques pour faire la lumière sur les responsabilités liées à ces évènements", précise la même source.
"Au regard de la situation, Macky Sall a demandé au gouvernement de préparer un mémorandum complet sur les décès, actes de vandalisme et défiance vis-à-vis de l’État perpétrés à l’occasion de ces manifestations", souligne-t-on.
Le dirigeant sénégalais "a aussi invité le gouvernement à faire un bilan exhaustif des pertes économiques et des dégâts matériels causés pour avoir une évaluation exacte des préjudices subis", indique le communiqué, ajoutant que le Chef de l’État" a tenu particulièrement à rassurer nos compatriotes et les hôtes étrangers qui vivent parmi nous, sur les dispositions prises pour préserver la stabilité du pays et la sécurité des personnes et des biens".
Il a enfin "réitéré son ouverture au dialogue et à la concertation avec toutes les forces vives de la Nation dans le respect de l’État de droit et de notre commune volonté de vivre ensemble dans la paix, la stabilité et la solidarité, comme rappelé lors de son message à la cérémonie de lancement du Dialogue national le mercredi 31 mai", selon le communiqué.
Revenant sur le lancement du dialogue national, il a renouvelé "son engagement à accompagner le travail des commissions du dialogue national afin de trouver, avec les acteurs impliqués, les compromis nécessaires et les consensus attendus sur toutes les questions prioritaires et majeures abordées, et devant consolider notre Pacte républicain, la résilience et la stabilité du Sénégal", a fait savoir le texte.
Enfin, le Chef de l’État a indiqué que "les propositions et recommandations définitives du travail des commissions doivent lui parvenir avant le 25 juin courant, en vue de la mise en œuvre rapide des conclusions et décisions présidentielles issues du Dialogue national qu’il souhaite, encore une fois, inclusif, constructif et prospectif", poursuit la même source, notant qu'au terme de ce dialogue, le Président sénégalais "s’adressera à la nation pour partager les conclusions et donner les grandes orientations qui permettront la consolidation de notre modèle démocratique et républicain".
Des manifestations violentes ont suivi la condamnation de Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la "débauche" une jeune femme de moins de 21 ans.
Un total de 16 personnes ont trouvé la mort à Dakar et Ziguinchor, et 500 personnes ont été arrêtées suite à ces actes de violence déclenchés dans le pays, selon le ministère de l'Intérieur, qui accuse des "forces occultes" ayant infiltré les manifestations.
Parmi les manifestants arrêtés se trouvent des mineurs et des étrangers dont la majorité étaient, selon la police nationale, "en possession de cocktail Molotov, d’armes blanches, et d’armes à feu de gros calibres".
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