Le Conseil de sécurité de l'Onu prolonge l'embargo sur les armes au Soudan du Sud

Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté une résolution prolongeant les sanctions contre le Soudan du Sud. La Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote.
Sputnik
Les membres du Conseil de sécurité de l'Onu ont prolongé, ce mardi 20 mai, jusqu'au 31 mai 2024, l'embargo sur les armes et les sanctions individuelles imposées depuis 2018 au Soudan du Sud.
La résolution a été rédigée par les États-Unis et adoptée par 10 voix favorables. Cinq pays -la Russie, la Chine, le Ghana, le Gabon et le Mozambique- se sont abstenus.

Position de Moscou

"La Russie s'est abstenue de voter sur le projet de résolution préparé par les États-Unis et portant sur le prolongement des sanctions contre le Soudan du Sud. Nous considérons que l'allègement des sanctions prévu par ce document est insuffisant", a indiqué le représentant permanent de la Russie, Vladimir Nebenzia.
Selon M.Nebenzia, Moscou regrette que "les auteurs américains de la résolution, fixés sur un paradigme de sanctions qui n'a pas fait ses preuves, se soient montrés réticents non seulement à accommoder ce jeune État sur la question de la révision de l'embargo sur les armes, mais même à organiser une discussion constructive au cours des négociations sur les clauses clés du projet".
Le Sud-Soudan a besoin, à ce stade, de renforcer ses forces armées naissantes, qui peuvent devenir un outil efficace pour lutter contre la violence intercommunautaire, a noté le diplomate russe.

Des sanctions contreproductives, selon trois pays africains

Les trois pays africains ont estimé que ces sanctions étaient contreproductives et ne reflétaient pas les progrès accomplis par le Soudan du Sud.
"Permettez moi de réitérer l'objection de mon pays à la résolution adoptée, faite de mauvaise foi et avec de mauvaises intentions", a réagi de son côté l'ambassadeur du Soudan du Sud Akuei Bona Malwal.
"C'est contreproductif et cela a un impact humanitaire négatif sur les citoyens que les soutiens (de la résolution) assurent vouloir protéger", a-t-il ajouté, dénonçant une "ingérence éhontée dans les affaires domestiques" de son pays.
Le texte introduit un assouplissement permettant désormais que le transfert de matériel militaire non létal destiné à la mise en oeuvre de l'accord de paix de 2018, permis depuis un an, soit possible sans notification préalable.
Dans son dernier rapport en avril, le panel d'experts mis en place par le Conseil de sécurité avait rapporté l'importation de véhicules militaires qu'il considérait comme une "violation de l'embargo".

Situation au Soudan du Sud

De 2013 à 2018, le Soudan du Sud a été en proie à une guerre civile sanglante entre les partisans des deux leaders ennemis Salva Kiir et Riek Machar, qui a fait 380.000 morts.
Malgré un accord de paix signé en 2018, les violences perdurent et le pays comptait en avril 2,3 millions de déplacés internes, selon les chiffres du bureau des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha).
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