En amont de la présidentielle turque, la monnaie nationale a été l’objet d’une forte pression exercée par des acteurs financiers occidentaux. Ce, sur fond d’intox quant à une chute inévitable de la lire à 24-25 pour un dollar. Comme l’explique au micro de Sputnik un professeur de l’Université russe de l’amitié des peuples, ce n’est pas un hasard.
"L’Occident collectif n’est pas satisfait de la politique étrangère indépendante de Recep Tayyip Erdogan, qui non seulement entretient des relations de bon voisinage avec la Russie, mais aussi ne se joint pas aux sanctions occidentales."
Mirmehdi M.Aghazada a rappelé qu’en 2020, "Joe Biden a déclaré publiquement qu'il était nécessaire de soutenir l'opposition turque pour renverser Erdogan par des élections".
Après que Biden a été élu Président, "l'économie turque est devenue l'une des principales "cibles" des grandes institutions financières occidentales", poursuit le professeur.
"L'objectif principal est de réduire la confiance des citoyens turcs envers les autorités turques actuelles en affaiblissant l'économie turque, obtenant ainsi le remplacement de Recep Erdogan."
Et d’ajouter qu’avec son très probable triomphe à la présidentielle, de grands instituts financiers occidentaux continueront d’exercer des pressions sur l’économie turque. Cela pourrait impacter de manière négative la lire turque.
Hausse temporaire
Toujours auprès de Sputnik, un haut responsable du parti au pouvoir turc a expliqué de son côté que cette hausse des taux d’intérêt n’est que temporaire.
"Ils voulaient élever le niveau du dollar à la veille des élections au niveau de 24-25 lires turques. La banque centrale a pu répondre à la demande croissante de dollars. Ils n'ont pas réussi à faire monter le dollar au niveau souhaité."
Il s'est dit convaincu que le marché reviendrait à la normale dès lundi.
Attaque occidentale contre la lire turque
Le fond médiatique défavorable a contribué à déstabiliser la lire turque. Par exemple, les analystes des banques occidentales JPMorgan Chase et HSBC Holdings ont commencé à diffuser des informations sur la chute inévitable jusqu'à 24-25 lires contre un dollar (il est à 20 lires actuellement). Les médias occidentaux ont activement fait circuler cet intox.
En outre, les acteurs occidentaux ont ouvert un nombre considérable de positions courtes contre la monnaie nationale turque, l'empruntant au marché interne et achetant la monnaie étrangère par le biais des moyens empruntés. Le coût de l'assurance en raison de l'affaiblissement de la lire dans ce contexte a atteint des niveaux records la semaine dernière.
Afin de protéger la lire, la Banque centrale de la Turquie a dû vendre activement la monnaie étrangère sur le marché interne sous la pression sans précédent des acteurs financiers. Durant la semaine du 5 au 12 mai, le volume des réserves d'or a chuté de 7,6 milliards de dollars.