Grosse bourde ou coup de communication assumé? Volodymyr Zelensky a effectué plusieurs déplacements à bord d’un avion officiel français ces derniers jours. Ce 20 mai, c’est ainsi un appareil portant le sigle de la République française qui a transporté le Président jusqu’à Hiroshima pour le sommet du G7, comme le montre des vidéos parues sur les réseaux sociaux.
L’usage de ce type d’avion, d’ordinaire utilisé par les seuls dirigeants français, a semé la confusion et l’indignation. Florian Philippot, président du parti Les Patriotes a ainsi appelé à en finir avec le "cirque Zelensky", rappelant sur Twitter que le coût de ces déplacements reposait les épaules des Français.
Même son de cloche pour Emmanuel de Villiers, ancien patron du Futuroscope, qui a rappelé que c’était la première fois en France qu’un dirigeant étranger voyageait "sous pavillon français". Le frère du fameux général de Villiers a ironisé en qualifiant Zelensky de "nouveau Président de la République Française".
Ce n’est pas une première, puisque le dirigeant s’était rendu la veille au sommet de la Ligue arabe dans un avion similaire, paré aux couleurs de la France.
C’est bien Paris qui a accepté de prendre en charge ces vols, a confirmé à Europe1 une source proche de l’Élysée. "C'est une preuve de confiance entre la France et l'Ukraine", explique cette source.
La décision aurait été prise lors de la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron, ce 14 mai. C’est d’ailleurs à cette occasion que le Président ukrainien avait demandé à pouvoir assister aux G7, souligne encore Europe 1.
Tâtonnements français
La France a été accusée par certains observateurs de tenir une position illisible sur le dossier ukrainien ces derniers mois. Le Président Emmanuel Macron a accueilli plusieurs fois en grande pompe Volodymyr Zelensky, lui remettant même la Légion d’honneur, plus haute distinction du pays.
Dans le même temps, Paris a multiplié les contacts pour tenter d’établir une médiation entre Kiev et Moscou, sans forcément y parvenir. La France avait ainsi pris la température du côté de Téhéran en septembre dernier, comme l’expliquait à Sputnik Farhad Ibragimov, spécialiste russe de l'Iran.
Désormais, c’est vers Pékin qu’Emmanuel Macron semble vouloir se tourner pour tenter de trouver une issue au conflit. Une manœuvre qui a d’ailleurs été mal accueillie par Washington, rapportait récemment Bloomberg.