Avec ses plus de 1,4 milliard d'habitants, l'Afrique représente déjà près de 20% de la population mondiale. En 2023, elle est la deuxième zone du monde la plus peuplée derrière l'Asie (avec 4,7 milliards). Sa population compte déjà pour le double de celle de l'Europe (743 millions), fait ressortir un récent rapport de la Fondation Mo Ibrahim, fondée en 2006 par l'homme d'affaires et philanthrope soudanais-britannique éponyme.
La Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) représente donc une énorme opportunité pour l’Afrique, selon le rapport. Qui plus est, la population de l'Afrique est la plus jeune du monde et devrait augmenter de manière significative à partir de 2060. Les ressources naturelles du continent, y compris les minéraux essentiels pour les technologies renouvelables, le rende indispensable à une économie verte, qui aspire à réduire les émissions de carbone.
Des avantages
Si l'Asie restera la région la plus peuplée du monde en 2100, elle commencera à diminuer à partir de 2060. L'Amérique du Nord et l'Océanie continuent de croître, mais la population africaine est estimée être la seule à augmenter considérablement.
Née en 2021, la Zleca est le plus grand marché potentiel au monde, souligne le rapport. Elle engage ses signataires à supprimer les droits de douane sur 90% des marchandises, à libéraliser progressivement le commerce des services et à éliminer les autres barrières non tarifaires.
Avec ses plus de 1,4 milliard de personnes, la taille du marché de la Zleca a dépassé le marché unique de l’UE, l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) et le marché commun du Sud (MERCOSUR) combinés, d'après le rapport. Il s'agit de l'accord de libre-échange le plus important pour le nombre de pays membres.
Des problèmes
Malgré tout, le commerce intercontinental reste faible, ne représentant que moins de 13% du commerce total de l'Afrique, en comparaison aux 66,9 % de l'Europe, aux 63,8% de l'Asie et aux 44,4% des Amériques, ajoute la fondation.
L'Afrique est confrontée à un important déficit d'infrastructures, avec des réseaux de transports qui ne reflètent pas sa population, constate aussi le rapport.
En l'absence d'infrastructures appropriées pour faciliter les déplacements au sein du continent, le commerce intrarégional continuera d'être coûteux et inaccessible, quelles que soient les réductions tarifaires. L'Afrique occupe plus d'un cinquième de la superficie terrestre mais possède moins de 8% des routes et des rails dans le monde.