Les autorités sud-africaines ont autorisé un avion-cargo Iliouchine Il-76 visé par des sanctions américaines à atterrir fin avril sur une base aérienne de Waterkloof, près de la capitale, Pretoria, a écrit le New York Times.
"L'appareil en question est un avion de transport militaire lourd Il-76 appartenant à Aviacon Zitotrans. Le 26 janvier, le département américain du Trésor a inscrit cette société sur la liste des sanctions parce que la compagnie effectuait des transports de fret pour le compte d'entreprises russes du secteur de la défense", a indiqué le New York Times.
Le ministère sud-africain de la Défense a déclaré dans un communiqué que l'avion livrait du courrier diplomatique pour l'ambassade de Russie, note le NYT.
L’Oncle Sam mécontent
Selon le New York Times, les États-Unis ont averti l’Afrique du Sud qu’elle pourrait faire face à des répercussions s’il s’avérait qu’elle avait fourni un soutien matériel à la guerre en Ukraine.
Pour Steven Gruzd, chercheur sur les relations de la Russie avec l’Afrique à l’Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA), cité par le New York Times, l’atterrissage "ne servira qu’à exacerber les relations tendues avec les États-Unis". Et ce, même si l’Afrique du Sud ne se sent toujours pas liée par les sanctions américaines en se déclarant neutre dans le conflit russo-ukrainien.
Précédemment, le sénateur Jim Risch, membre de la Commission des relations étrangères du Sénat américain, a déclaré que permettre à l’avion d’atterrir était un affront aux relations de l’Afrique du Sud avec les États-Unis, précise le NYT.
Le trajet de l’avion-cargo
Selon le NYT, des données radar montrent que l’avion a décollé de l’aérodrome militaire russe de Tchkalovski près de Moscou le 21 avril et qu’il a fait escale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord: à Bagdad, au Caire, à Damas, à Alger et à Marrakech.
L’appareil s’est ensuite dirigé vers la capitale du Nigeria, Abuja, puis vers l’Angola.
Après avoir décollé de Luanda, l’avion a atterri à la base aérienne sud-africaine de Waterkloof le 24 avril. Le lendemain, il s’est envolé pour Harare, au Zimbabwe, conclut le quotidien américain.
Pretoria ne renonce toujours pas à inviter le Président russe Vladimir Poutine au prochain sommet des BRICS, bien qu’il soit visé par un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI).