Les prévisions de croissance de 3,8% annoncées auparavant constituent une "sous-estimation" du potentiel économique du Zimbabwe pour l’année en cours, a déclaré le ministre des Finances Mthuli Ncube lors d’une conférence de presse tenue par vidéoconférence.
L'économie zimbabwéenne est en déclin depuis près de deux décennies. Les données du Fonds monétaire international (FMI) ont montré que le produit intérieur brut réel du pays s'est contracté de manière cumulée de 11,7% entre 2019 et 2020, à cause des chocs exogènes, notamment la covid-19, la sécheresse et une série de cyclones.
Dans un communiqué publié récemment, le gouvernement a déclaré qu'il prévoyait de récolter 2,3 millions de tonnes de maïs cette année, un bond de 58% par rapport à la saison précédente grâce à des pluies favorables.
M. Ncube a souligné, à cet égard, que le pays a enregistré une forte reprise du secteur agricole durant la saison en cours, avec une croissance de 54% dans la filière des céréales, alors que le secteur non alimentaire a connu une croissance de 35%.
Par ailleurs, le ministre a noté que l'augmentation de la production de l’énergie à la centrale au charbon de Hwange, à l’ouest du pays, et à la centrale hydroélectrique de Kariba, au nord, devrait contribuer à améliorer la disponibilité de l'électricité.
En outre, il a minimisé la probabilité de dépenses excessives du gouvernement lors des élections générales prévues cette année, affirmant que l’objectif du déficit budgétaire global sera de 1,5% du produit intérieur brut, comme prévu en novembre dernier.
Selon le FMI, la croissance économique du Zimbabwe avait chuté d'environ la moitié en 2022, en raison de l'instabilité budgétaire croissante et d'une baisse de la production agricole.
"La poussée de l'inflation, les précipitations irrégulières, les pénuries d'électricité et la guerre entre la Russie et l’Ukraine continueront d’affecter négativement les conditions économiques et sociales du pays", a mis en garde l’institution de Bretton Woods.