Les autorités kényanes avaient annoncé le 27 avril l'arrestation d'Ezekiel Odero, chef du Centre de prière et Eglise de la Nouvelle Vie (New Life Prayer Centre and Church), dans le cadre d'une enquête sur "le meurtre de masse de ses fidèles".
Le parquet a demandé son maintien en détention pour 30 jours supplémentaires.
Selon des documents judiciaires consultés vendredi par l'AFP, ce célèbre télévangéliste fait l'objet d'enquêtes notamment dans le cadre d'accusations de "meurtre", "aide au suicide", "enlèvement", "radicalisation, "crimes contre l'humanité", "cruauté envers des enfants", "fraude et blanchiment d'argent".
"Il existe des informations crédibles reliant les corps exhumés du terrain (...) situé à Shakahola" avec "plusieurs adeptes innocents et vulnérables (de l'église d'Odero) qui auraient trouvé la mort", affirme le parquet dans ce document.
Par ailleurs, "la police a établi que plusieurs assassinats ont bien eu lieu dans l'enceinte du Ministère de la Vie Nouvelle" dans la localité de Mavueni, non loin de Malindi, ajoute-t-il.
Des renseignements policiers font également état que "après la mort des fidèles innocents et vulnérables (d'Odero), leurs corps ont été conservés dans une morgue privée à Kilifi avant d'être transportés et enterrés dans la forêt de Shakahola", est-il également précisé.
Des opérations policières menées dans cette forêt à environ 80 kilomètres de Malindi ont permis de découvrir la mort d'au moins 109 membres - dont une majorité d'enfants - d'une secte appelée Eglise Internationale de Bonne nouvelle dirigée par un autre pasteur autoproclamé, Paul Mackenzie Nthenge.
Les recherches de fosses communes sont toujours en cours.
MM. Odero et Mackenzie sont également liés dans le cadre d'"investissements financiers" comme le rachat par le premier de la chaîne de télévision du deuxième. Cette chaîne était utilisée pour "faire passer des messages radicalisés aux croyants".