L'armée et les paramilitaires ont confirmé le cessez-le-feu, mais on ignore encore si les combats ont cessé dans la capitale Khartoum. Depuis plusieurs jours, les belligérants avaient déjà annoncé accepter des pauses, avant de s'accuser l'un l'autre d'avoir brisé la trêve.
"Après d'intenses négociations ces dernières 48 heures, l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont accepté de mettre en oeuvre un cessez-le-feu dans tout le pays", a affirmé dans un communiqué le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken peu avant l'entrée en vigueur de la trêve à minuit (22H00 GMT lundi).
Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, les Forces armées soudanaises, menées par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, ont indiqué qu'elles respecteraient le cessez-le-feu à condition que leurs rivaux fassent de même.
Les paramilitaires des FSR, dirigés par son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, ont également annoncé une "trêve dédiée à l'ouverture de couloirs humanitaires et pour faciliter les déplacements des civils".
Khaled Omar Youssef, le porte-parole des Forces de la liberté et du changement(FLC), le bloc civil historique du Soudan, a déclaré à l'AFP se féliciter "d'une médiation américaine, pour la mise en place de cette trêve humanitaire".
"Elle donnera lieu à un dialogue sur les modalités d'un cessez-le-feu définitif", précise-t-il, alors que le secrétaire d'Etat américain indique travailler avec les alliés et les partenaires des Etats-Unis en vue de la mise en place d'une "commission" chargée de négocier une cessation permanente des hostilités au Soudan.
"Durant cette période, les Etats-Unis s'attendent à ce que l'armée et les FSR respectent pleinement et immédiatement ce cessez-le-feu", a prévenu M. Blinken.
Explosions, raids aériens et tirs n'ont pas cessé depuis le 15 avril à Khartoum, poussant à l'exode des milliers d'habitants de la capitale plongée dans le chaos. Ceux qui ne peuvent s'enfuir tentent de survivre, privés d'eau et d'électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures d'internet et de téléphone.
Les combats ont déjà fait plus de 427 morts et 3.700 blessés, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.
Les violences dans ce pays de l'est de l'Afrique risquent d'"envahir toute la région et au-delà", a mis en garde le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.
L'Onu avait réclamé plus tôt lundi l'arrêt des combats pour "éloigner le Soudan du précipice". Le Conseil de sécurité doit se réunir mardi soir au sujet du conflit.
Malgré le départ de nombreux diplomates et citoyens étrangers, Volker Perthes, le chef de la mission de l'Onu qui tente depuis quatre ans d'obtenir des militaires au pouvoir une transition vers la démocratie, a annoncé qu'il resterait au Soudan.