La Russie évalue les chances de prolongation de l’accord céréalier

La Russie reste "insatisfaite" de la mise en œuvre du second volet de l’accord céréalier, qui concerne la facilitation des exportations agricoles russes, indique le représentant permanent adjoint russe auprès de l’Onu. Selon lui, les chances de sa reconduite sont de 50/50.
Sputnik
Alors que le 18 mai expirera l’accord céréalier, Dmitri Polianski, représentant permanent adjoint russe auprès de l’Onu, évalue la probabilité de sa reconduite.

"Les chances de prolonger l'accord céréalier sont de 50/50: soit cela se fera, soit non. Nous sommes absolument insatisfaits de la manière avec laquelle la deuxième partie de l'accord global est mise en œuvre", a indiqué Dmitri Polianski dans une interview au quotidien russe Izvestia.

D'après lui, "avec le premier volet, l'exportation de céréales ukrainiennes, tout est clair, elle attire l'attention, mais le second, concernant l'exportation de produits agricoles et d'engrais russes, reste dans l'ombre".
L’accord a été initialement conclu en juillet 2022 à Istanbul avec la participation de l’Onu. Il a été prolongé en novembre 2022, puis en mars 2023, mais seulement pour 60 jours et non 120, comme auparavant. Fin mars, la Russie a indiqué qu’elle suspendra sa participation le 18 mai s’il n’y a pas de progrès tangibles concernant le déblocage des exportations agricoles russes.
"Cette question n'avance pas", a-t-il constaté.

La position russe

"Nous avons défini notre position assez durement et sans compromis. J'aimerais croire que l'Occident nous a entendus. À l'Onu, en tout cas, ils ont entendu à coup sûr", a lancé Dmitri Polianski.
Il y a plusieurs conditions auxquelles Moscou lie sa participation à l’accord céréalier. Concrètement, il s’agit de rebrancher au système bancaire SWIFT la banque Rosselkhozbank, spécialisée dans le secteur agricole. "Je ne vois absolument aucun changement concernant ce sujet, pourtant il est très concret: il suffit de la reconnecter. Mais jusqu'à présent, je ne vois aucune condition préalable pour cela, pour être honnête", a confié le responsable russe.
Parmi les autres conditions se trouvent la reprise des livraisons d’équipement agricole, l’annulation des restrictions dans l’assurance ainsi que la levée de l'interdiction d'accès aux ports. Il est également question du dégel des activités financières des producteurs et transporteurs russes d’engrais et de produits agricoles. Enfin, il s’agit du rétablissement de l’approvisionnement en ammoniac par le pipeline Togliatti-Odessa, reliant la Russie à l’Ukraine.
"En règle générale, tout se termine avec le secrétaire général de l'Onu et son personnel montrant une pile de lettres, racontant tout ce qu'ils ont fait, combien d'appels et de visites ils ont faits", a déploré le représentant permanent adjoint russe.
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