Les Mésopotamiens sont réputés avoir inventé la roue il y a près de 6.000 ans, mais certains animaux n’ont pas attendu les humains pour s’y mettre. Le Pseudorabdion longiceps, un serpent d'Asie du Sud-Est a même la capacité de se mettre quasi littéralement en boule pour rouler et ainsi s’éloigner du danger, ont découvert des scientifiques de l’université malaisienne de Sabah.
Les mécanismes de défense habituels des serpents sont plutôt le camouflage, l’intimidation ou même la simulation de la mort, mais cette espèce effectue une roue active, en lançant les anneaux de son corps dans les airs et en roulant sur des pentes, explique un communiqué de l’établissement d’enseignement.
Une équipe de randonneurs avait déjà pu filmer le phénomène il y a un an, qui fait désormais l’objet d’une étude publiée dans la revue Biotropica.
"Nous pensons que ce comportement peut être plus répandu chez d'autres petites espèces de serpents, en particulier les membres de la sous-famille des Calamariinae, mais le manque d'enregistrements est probablement un des défis de la détection et de l'observation de ces espèces", a déclaré Evan Seng Huat Quah, principal auteur de l’étude.
Dérouter les prédateurs
C’est la première fois qu’un tel roulement actif est constaté chez un serpent, notent encore les scientifiques. Ce type de fuite est censé dérouter les prédateurs, tant au niveau de la vue que de l’odorat. Ces mouvements inégaux pourraient en effet servir à brouiller la piste olfactive, retardant les animaux qui chassent en se fiant essentiellement à leur flair, avancent les chercheurs.
D’autres espèces ont sélectionné des moyens tout aussi insolites d’échapper à les prédateurs, comme les moufettes et les putois, qui sécrètent du liquide malodorant en cas de menace. D’autres encore, comme le gecko, utilisent leur capacité à se camoufler dans la nature. Certains y parviennent si bien qu’on n’arrive parfois plus à les repérer, même sur une photo.