Deux décennies se sont écoulées depuis l'intervention de l'armée américaine en Irak, mais de nombreux problèmes non résolus demeurent à ce jour.
Le 5 février 2003, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, le secrétaire d'État américain Colin Powell a exposé les raisons de l'invasion des États-Unis et de leurs alliés en Irak. Présentant un flacon de poudre blanche et se référant à des sources irakiennes anonymes, il a clamé qu'il ne faisait aucun doute que Saddam Hussein avait des armes biologiques de destruction massive. Ces données de renseignement n’ont pourtant jamais été confirmées.
Le 20 mars, la coalition menée par les États-Unis a déclenché son invasion, baptisée Liberté irakienne.
Le 1er mai 2003, le Président George W.Bush a officiellement déclaré la fin victorieuse des combats. Toutefois, la violence contre les forces de la coalition a rapidement conduit à une guerre civile impliquant plusieurs groupes d'insurgés, des milices, des membres d'Al-Qaïda*, l'armée américaine et les forces du nouveau gouvernement irakien.
En fuite, Saddam Hussein a été capturé le 13 décembre.
Le nombre de victimes du conflit n'est pas connu avec exactitude et varie selon les études et les estimations de 100.000 à plus d'un million de morts pour la période 2003-2011, tant parmi les combattants que les civils.
Les conséquences
Les États-Unis se sont servis de ce type d’invasion pour intervenir ensuite dans d’autres pays arabes, avance auprès de Sputnik l’ancien ambassadeur irakien en Grèce Farouk al Fityan.
"Si nous regardons la réalité arabe aujourd'hui, nous voyons que le schéma testé en Irak a ensuite été mis en œuvre en Libye, au Soudan et en Syrie. Le monde arabe a été mis dans une situation difficile il y a 20 ans", détaille-t-il.
Selon lui, les dirigeants étaient convaincus qu'il n'y aurait pas d'invasion américaine, ils s'attendaient à ce que tout se limite à des frappes aériennes ciblées.
Selon le diplomate iranien Musa Alizade-Tabatabai, les conséquences dévastatrices de l’intervention se font sentir même après sa fin:
"En tant qu'ambassadeur adjoint d'Iran en Irak [à l’époque], j'ai été témoin du fait que les États-Unis ont détruit toutes les infrastructures de ce pays. Et pour cette raison, aujourd'hui, 20 ans plus tard, malgré l’abondance de pétrole et d'autres ressources naturelles nombreuses, le peuple irakien fait face à de nombreux problèmes pour satisfaire ses besoins de base. Même à Bagdad, les gens souffrent de coupures d'eau et d'électricité pendant plusieurs heures, jour et nuit".
Les leçons n’ont pas été tirées
Deux décennies après l'invasion, il y a peu de preuves que la classe politique américaine ait appris de ses erreurs, considère Scott Ritter, inspecteur en chef des armes des Nations unies dans le pays de 1991 à 1998.
D’après cet ancien militaire américain, la principale raison pour laquelle George Bush a décidé d'intervenir militairement est qu’il craignait que la richesse pétrolière existante de l'Irak ne donne à Saddam Hussein une influence disproportionnée sur les marchés pétroliers mondiaux.
"Nous avons dû reconfigurer ce conflit en nous concentrant non pas sur la réalité géopolitique, mais sur la création, à partir de Saddam Hussein, d'un ennemi semblable à celui d’un dessin animé", a-t-il expliqué.
* organisation terroriste interdite en Russie