En l’absence de progrès, Moscou envisage de suspendre sa participation à l’accord céréalier

S’il n’y a pas de progrès tangibles concernant le déblocage des exportations agricoles russes, Moscou suspendra sa participation à l’accord céréalier le 18 mai 2023, soit 60 jours après sa reconduite, a fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères.
Sputnik
Le ministère russe des Affaires étrangères réitère la liste des conditions auxquelles Moscou lie sa participation à l’accord céréalier.

"Sans progrès dans la mise en œuvre de ces exigences, qui ne sont absolument pas nouvelles et auraient dû être résolues dans le cadre du mémorandum Russie-Onu, notre participation à l’initiative de la mer Noire sera suspendue", a déclaré le ministère ce 20 mars.

Concrètement, il s’agit de rebrancher au système SWIFT la banque Rosselkhozbank, spécialisée dans le secteur agricole, et de la reprise des livraisons d’équipement agricole. Moscou demande également l’annulation des restrictions dans l’assurance ainsi que la levée de l'interdiction d'accès aux ports. De plus, figure parmi les conditions le dégel des activités financières des producteurs et transporteurs russes d’engrais et de produits agricoles. Enfin, il s’agit du rétablissement de l’approvisionnement en ammoniac par le pipeline Togliatti-Odessa, reliant la Russie à l’Ukraine.

Facilitation des livraisons d’engrais russes

Ainsi, sans progrès, la Russie suspendra le 18 mai sa participation à l’accord, note le ministère. Celui-ci a permis la reprise des exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire et prévoit la facilitation des livraisons d’engrais russes. Conclu initialement en juillet, il a été reconduit en novembre 2022 pour 120 jours, puis le 18 mars.
Moscou a informé "l’ensemble des parties prenantes" que l’accord céréalier était cette fois prolongé de 60 jours. "Il n'y a pas eu d'objections formelles" ni de la part de l’Onu, ni de l’Ukraine, ni de la Turquie, note la diplomatie russe.
Moscou lie sa prolongation au respect du mémorandum signé avec l’Onu, qui prévoie la facilitation des livraisons d’engrais et de produits alimentaires russes. La Russie a à maintes reprises souligné que cette condition particulière n'était pas remplie, malgré les assurances des Nations unies. D’après Vassili Nebenzia, représentant de la Russie au Conseil de sécurité de l’Onu, ce mémorandum "ne fonctionne tout simplement pas".
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