Procès sous haute tension à Dakar. Le passage devant la justice de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de diffamation, a jeté ses soutiens dans les rues. Malgré des manifestations interdites dans la capitale, les militants de son parti PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) se sont rassemblés, ce 16 mars.
Certains d’entre eux ont même réussi à bloquer le convoi de police devant emmener Ousmane Sonko au tribunal. La police a dû utiliser des gaz lacrymogènes, avant d’exfiltrer le prévenu de son véhicule près du rond-point Stèle Mermoz, et de l’escorter à bon port, comme le rapporte Rfi.
La défense a d’ailleurs fait valoir qu’Ousmane Sonko avait été brutalisé et ne devrait pas être admis à comparaître.
Des heurts entre forces de l’ordre et manifestants se sont ensuite poursuivis dans les rues jouxtant le tribunal. Des véhicules de police ont été pris pour cible et caillassés.
Des échauffourées ont été signalés dans d’autres secteurs, à VDN, Keur Gorgui ou Cheikh Anta Diop. Plusieurs bus de la société publique de transport Dakar Dem Dikk ont également été incendiés.
Accusations de viols et de diffamation
Président du parti PASTEF, Ousmane Sonko s’était présenté à l’élection présidentielle de 2019, récoltant 15% des voix. Il a été assigné en justice par l’actuel ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, pour "diffamations, injures et faux". Le ministre lui reproche d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport de l'Inspection générale d'Etat (Ige). Ousmane Sonko est également accusé dans une affaire de viol présumé.
Ses soutiens dénoncent des procès politiques, alors que de nouvelles présidentielles sont prévues en février 2024. L’actuel chef d’État laisse toujours planer le doute sur son intention de briguer un troisième mandat.
Ce 15 mars, le maire de Dakar et plusieurs députés avaient essayé de rendre une visite à Ousmane Sonko, bloqué à son domicile. Ils en avaient été empêchés par les forces de l’ordre.