Lutte antiterroriste: le Bénin et le Niger préfèrent les accords bilatéraux à l'initiative d'Accra

Bien que faisant partie de l’initiative d'Accra contre le terrorisme, le Niger et le Bénin jugent leurs accords bilatéraux plus efficaces. Сependant, les deux pays ne prévoient en aucun cas de quitter l’initiative.
Sputnik
La lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest doit d’abord passer par les coopérations d’État à État, insistent le Président nigérien Mohamed Bazoum et son homologue béninois Patrice Talon.
"Le Bénin et le Niger sont parties prenantes de l’initiative d’Accra, mais cela ne devait pas nous empêcher de développer une coopération bilatérale", a fait valoir M.Talon lors d’une conférence de presse conjointe au palais présidentiel de Cotonou.
Son hôte a tenu à souligner qu'il était très difficile de mener des opérations militaires coordonnées rassemblant les armées de plusieurs pays. En guise d'exemple il s'est référé à son expérience de la Force conjointe du G5 Sahel.
"L’Initiative d’Accra peut être confrontée aux mêmes risques", a-t-il averti.
Dans le même temps, les deux leaders ont assuré que leurs pays n'avaient pas l'intention de quitter l'initiative tout en privilégiant "des opérations plus coordonnées aux frontières bilatérales".
Le Président Bazum a pour sa part annoncé que des soldats nigériens seraient bientôt déployés aux frontières des deux pays pour sécuriser le "corridor vital du Bénin pour le Niger". Le Niger est en effet un pays enclavé, et une grande partie de ses marchandises transite par le Port Autonome de Cotonou.

Forum sécuritaire à la croisée des chemins

Lancée en 2017, l'initiative d'Accra vise à empêcher le débordement du terrorisme du Sahel et à lutter contre la criminalité transnationale organisée et l'extrémisme violent dans les zones frontalières des États membres.
Elle réunit aujourd'hui cinq pays: le Togo, le Bénin, le Burkhina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Niger.
En 2019, le Mali et le Niger y ont été admis en tant qu’observateurs en raison de leur proximité avec les États côtiers et de leur expérience dans la lutte contre l’extrémisme. Depuis juillet 2022, Cotonou et Niamey sont liés par un accord de coopération militaire pour "mener une lutte commune contre le terrorisme".
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