La faillite éclair de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) a été surprenante, mais pas imprévisible, étant donné la politique agressive de la Réserve fédérale en matière de taux d'intérêt, estime auprès de Sputnik l’expert bancaire David Tawil.
Concernant la gestion de la crise, il ne s’attend pas "à ce que quoi que ce soit de substantiel soit fait par Washington":
"Soyons absolument clairs: nous avons une Maison-Blanche dysfonctionnelle, nous avons un Congrès dysfonctionnel et c'est une grande partie du problème".
Il reste également à voir si l'effondrement provoquera un effet domino de faillites bancaires, poursuit David Tawil:
"Il n'y a aucun moyen de savoir si nous allons voir ces types de faillites, mais la difficulté qui s'est produite au cours des dernières 24 heures avec la Silicon Valley Bank met certainement tout le monde sur les nerfs".
La chute de SVB était "stupéfiante" dans le sens où il s'agissait du plus grand effondrement bancaire depuis la crise de 2007-2008, qui s'est produite en l'espace de 24 heures, d’après lui. La politique de la Réserve fédérale consistant à augmenter les taux d'intérêt trop haut, trop vite, a également joué son rôle néfaste. Concernant les startups technologiques, principaux clients de la banque, il considère que l’événement est "révélateur du ralentissement" de la Silicon Valley.
Victime de panique bancaire
La Silicon Valley Bank, confrontée à une soudaine panique bancaire et à une crise des capitaux, a fermé le 10 mars et a été reprise par les régulateurs fédéraux. Cela constitue la plus grande faillite après Washington Mutual en 2008.
Fondée en 1983, SVB s'est spécialisée dans les services pour une grande partie des startups américaines technologiques. Relativement inconnue en dehors de la Silicon Valley, elle était parmi les 20 premières banques commerciales américaines, avec un actif total de 209 milliards de dollars fin 2022.
Le 8 mars, SVB a annoncé qu'elle avait vendu plusieurs titres à perte et qu'elle vendrait également 2,25 milliards de dollars en nouvelles actions pour consolider son bilan. Cela a déclenché une panique parmi les principales sociétés de capital-risque, qui auraient conseillé aux entreprises de retirer leur argent.