Tandis que la réforme des retraites continue son petit bonhomme de chemin au Sénat, les manifestations ne faiblissent pas. Une sixième journée de mobilisation a vu les Français battre le pavé dans plusieurs grandes villes du pays.
À Paris, la CGT a revendiqué 700.000 manifestants. Des frictions ont eu lieu avec la police du côté du Boulevard de Port-Royal. Les manifestants ont envoyé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont chargé à plusieurs reprises, comme le montrent des vidéos d’un correspondant de Sputnik. Onze personnes ont finalement été interpellées dans la capitale.
"Il y a des blocages aujourd’hui qui sont significatifs. On espère que l’intelligence va parler", déclare à Sputnik l’un des participants au cortège parisien.
Même scénario à Bordeaux, où les manifestants n’ont pas hésité à affronter la pluie. 100.000 personnes s’étaient rassemblées dans la capitale du vin selon les syndicats, 15.600 selon la préfecture de Gironde.
Plusieurs face à face tendus avec la police ont également eu lieu à Lyon, où certains manifestants avaient sorti le costume de carnaval.
Des coupures de courant sauvages ont aussi été imputées à des grévistes dans le Pas-de-Calais. Près de 4.000 usagers ont été affectés à Boulogne-sur-Mer. Situation tout aussi ubuesque en Ardèche où les grévistes ont visé la ville d’Annonay, fief du ministre du Travail, Olivier Dussopt, privant plusieurs quartiers d’électricité.
La direction d’EDF a d’ailleurs annoncé un taux de 41,5% de grévistes, ce qui a occasionné une forte perte de puissance de 9.900 mégawatts sur l’ensemble du parc nucléaire, équivalent à la capacité de dix réacteurs. L'Éducation nationale a pour sa part recensé 32,71% d'enseignants grévistes.
Mélenchon à Marseille, le texte au Sénat
Certaines personnalités politiques se sont montrées en tête de cortège, comme Jean-Luc Mélenchon qui a marché contre la réforme à Marseille. La figure de proue de LFI a accusé le gouvernement d’espérer un "pourrissement de la situation". Il a en outre appelé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée ou à lancer un référendum sur la réforme en cours.
Le texte sur la réforme des retraites continue néanmoins son chemin devant le Sénat. Les débats se sont nettement accélérés dans la nuit du 6 au 7 mars. La chambre haute pourrait examiner avant la fin de la semaine le fameux article 7, portant sur le report de l'âge de départ de 62 à 64 ans.