La Côte d’Ivoire s’est hissée au 3e rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs de noix de cajou, derrière le Vietnam et l’Inde.
Ses résultats impressionnants, soit l’augmentation de la transformation de ces noix de 9% à plus de 21% depuis 2018, ont été atteints grâce à d’importants efforts. Pourtant, "il reste beaucoup à faire" sur l’échelle plus large de l’agriculture, juge au micro de Sputnik l’agronome Aka Moni Nelson Donald.
"Depuis les années 2000 […], les méthodes de production n'ont quasiment pas changé. C'est la même machette et le même daba qui sont employés […], ce qui met à mal notre agriculture et qui [nous laisse] au rez-de-chaussée de l'humanité en termes de production", déplore le gérant chez Agro-star, entreprise spécialisée dans la mécanisation agricole et la production maraîchère.
Que faudrait-il entreprendre?
Pour des changements qui pourront rendre l’agriculture ivoirienne performante et concurrentielle, il faudrait faire face "au défi majeur" qu’est la mécanisation agricole ainsi qu'"inviter un certain nombre de partenaires", poursuit l’expert.
Sinon, le pays se retrouvera dans "une dépendance économique naturelle". En guise de triste exemple: manger du chocolat "est un luxe" en Côte d'Ivoire, alors que c’est le premier producteur de cacao au monde.
Il est important à cet égard de "transformer localement toutes nos matières premières quelles qu’elles soient: le café, le cacao, l’hévéa, l'amande de cajou, bien d'autres. Et même le maraîcher, même la tomate", observe l’agronome.
"Transformer localement nos matières permettra de créer les emplois" et permettra au gouvernement de "booster par ricochet son agriculture", résume Aka Moni Nelson Donald.