Les sanctions européennes visant les médias s’expliquent par "un désir maniaque de bloquer l’accès à toute information en provenance de Russie", a déclaré ce samedi 25 février à Sputnik Timour Chafir, secrétaire de l’Union des journalistes de Russie.
"De très nombreux Européens ne sont pas d’accord avec la politique actuelle de confrontation contre la Russie. L’objectif premier [des sanctions, ndlr] est donc de priver ces gens de la possibilité d’obtenir des informations provenant de Russie", a indiqué M.Chafir.
Sanctions contre les médias russes
L'UE a élargi ce samedi 25 février ses sanctions contre la Russie, y compris contre ses journalistes et médias. Parmi les entités visées par les restrictions européennes figure le groupe médiatique Rossiya Segodnya, dont fait partie l’agence Sputnik.
La liste noire de l’UE comprend aussi le directeur exécutif du groupe Rossiya Segodnya Kirill Vychinski.la rédactrice en chef de l'agence d’information Regnum Marina Akhmedova, le journaliste Alexandre Kots, le présentateur et directeur général adjoint du groupe médiatique VGTRK Kirill Kleimenov, le directeur général adjoint du Groupe national des médias Alexandre Akopov, le présentateur et premier directeur général adjoint de VGTRK Andreï Kondrachov, ainsi que le rédacteur en chef de la chaîne de télévision Rossiya 24 Evguéni Bekassov.
Un chirurgien héros parmi les personnes sanctionnées
À part les journalistes, l’Union européenne a sanctionné le chirurgien de renom Léonid Rochal, qui dirige l'Institut de recherche scientifique en chirurgie et traumatologie pédiatriques d'urgence de Moscou.
Ce pédiatre est connu pour avoir participé aux négociations lors des prises d’otages dans un théâtre de Moscou, en octobre 2002, et dans une école secondaire en Ossétie du Nord en septembre 2004. Il s'était alors offert en otage en échange de quelques enfants.
L’UE impose des sanctions à cet expert de plusieurs organisations internationales de santé, dont l'OMS, et titulaire de décorations russes et étrangères, pour son soutien à l’opération militaire spéciale russe en Ukraine.
Le 10e paquet des sanctions européennes
L’Union européenne a adopté ce samedi 25 février un nouveau train de sanctions contre la Russie. Le document, publié par le Journal officiel de l’Union européenne, mentionne une trentaine d’entités russes dont des entreprises spatiales, militaires, technologiques et scientifiques.
On y trouve également que les sociétés iraniennes Paravar Pars et Qods Aviation Industries, que l’UE accuse de fournir des drones à Moscou. Pourtant l’Iran et la Russie ont plusieurs fois rejeté ces accusations qu’ils affirment infondées.
Les nouvelles restrictions concernent également le ministère russe de la Défense, le Service russe de renseignement extérieur (SVR), le groupe Wagner et plusieurs entreprises du nucléaire civil russe.
Parmi les personnes frappées de sanctions figurent aussi neuf membres du Conseil russe pour les droits de l’homme, des parlementaires et des fonctionnaires d’État.
"Cela montre l’efficacité du Conseil pour les droits de l’homme, cela indique que le Conseil protège avant tout les droits des citoyens russes, et non ceux de l'Union européenne", a déclaré à Sputnik Nikolaï Ivanov, membre du Conseil.