Étudiante en médecine au Burundi, Lise Ciella Ishimwe a récemment évoqué sur RFI son projet d’engrais à base d’urine de lapin, sélectionné dans le cadre du programme EloquentlA.
À l’issue de nombreuses recherches, le produit final s’est avéré être un bon fertilisant. Pour le lancer, il lui faut 20 millions de francs burundais (environ 9.000 euros) afin d'acheter 30 lapins et mettre en place une unité de production.
"Je souhaiterais vite commencer mon projet, commencer à produire de l’engrais et le mettre sur le marché", a raconté l’étudiante à Sputnik en précisant que pour pouvoir démarrer il lui fallait des moyens financiers.
Elle veut ainsi répondre à un défi de taille pour l’Afrique subsaharienne, notamment pour le Burundi, qui est l’autonomie en intrant agricole.
Commencer par les régions agropastorales
Pour ce faire, elle a l’intention de lancer une grande production.
"Je compte d’abord assurer un bon entretien de ma ferme de lapins. Ce qui va me permettre de multiplier mes lapins et de recueillir une grande quantité d’urines. Ces urines seront transformées en engrais."
Selon Lise Ciella Ishimwe, son projet est initialement destiné au territoire du Burundi pour ensuite le propager à d’autres régions.
"Je vais commencer d’abord à travailler dans les régions agropastorales où la population est agricole. Mais aussi, bien-sûr, dans d’autres villes qui en auront besoin", a-t-elle résumé.
Un engrais qui a fait ses preuves en Côte-d’Ivoire
Selon l’ingénieur agronome ivoirien Fabrice Tra Bi Diangoné, l’utilisation de l’urine de lapin a prouvé son efficacité.
"J’ai moi-même utilisé ce mélange à base de crotte et d’urine et j’ai eu d’excellents résultats sur la croissance des plantes de mon potager."
Cette matière à base d’urine de lapin est également utilisée comme un pesticide efficace.
"Toutefois il faudrait entamer des recherches plus poussées afin de s’assurer de son potentiel comme pesticide, des dosages appropriés et des éventuels dommages sur la santé humaine et végétale", signale l’agronome.
Selon lui, une production d’engrais et de pesticides à base d’urine de lapin à grande échelle présenterait un intérêt considérable pour une agriculture plus durable.