Une Fédération Mali-Burkina "serait une aubaine" pour les deux armées, explique un politologue

La fondation d’une fédération comprenant le Mali et le Burkina permettrait aux deux pays de s’épauler dans la lutte contre le terrorisme, tout en préservant leur souveraineté, explique à Sputnik le politologue Yao Ebenezer Bouaki.
Sputnik
Alors que le Sahel est toujours en proie à la menace terroriste, l’idée de créer une fédération constituée du Mali et du Burkina pour lutter contre le djihadisme a été lancée par le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambela.
Une proposition séduisante, qui pourrait permettre aux armées des deux pays de mener des efforts conjoints, en particulier à leur frontière commune, lieu d’affrontements entre différents groupes armés.
"La situation sécuritaire est toujours aussi délicate au Mali comme au Burkina. Cependant, un rapprochement serait une aubaine pour ces deux armées dans la mesure où elles mutualiseraient leurs efforts en vue d'une réelle efficacité sur le terrain [….] L'union entre ces États est une nécessité impérieuse qui ne doit pas tarder à voir le jour", explique ainsi le politologue.
La création d’une fédération pourrait être facilitée par les accointances idéologiques des deux pays, qui partagent une même vision politique, "à savoir la défense de la souveraineté et la liberté de choisir [leurs] partenaires étrangers", ajoute Yao Ebenezer Bouaki.

Des obstacles extérieurs

La mise en place d’une telle structure ne va cependant pas de soi, comme le montre l’échec d’une précédente tentative entre le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso et le Bénin (1959-1960). La corruption ou les différences identitaires entre les populations peuvent être un frein, mais ce sont surtout les ingérences extérieures qui peuvent enterrer ce type de projet, selon Yao Ebenezer Bouaki.
"Cela échoue souvent à cause des hommes politiques véreux. Mais aussi à cause de l'ingérence des puissances occidentales qui veulent avoir cette mainmise sur les richesses et la politique de leurs ex-colonies", affirme le politologue.
L’idée de fédération lancée par le Premier ministre burkinabè n’a pour l’heure pas entraîné de réaction côté malien.
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