Un journaliste de France24 convoqué au Burkina Faso pour sa couverture du rapt des femmes

Les autorités burkinabés ont convoqué un journaliste de France24 après que sa chaîne avait mis en bande défilante, que plusieurs femmes avaient été enlevées dans le pays par "des rebelles islamistes". Un autre média hexagonal, RFI, y a été déjà suspendu fin 2022 pour avoir propagé une "information mensongère", selon Ouagadougou.
Sputnik
Le régulateur des médias burkinabé a convoqué un correspondant de France24 suite à la couverture par la chaîne française du rapt récent de 66 femmes burkinabé, relate le média Wakat Séra.
Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) demande à Bangaly Touré, le journaliste en question, des explications sur l’angle de traitement de l’événement. L’audition est fixée pour ce 24 janvier, toujours selon Wakat Séra.
Les femmes ont été enlevées à Arbinda, les 12 et 13 janvier. En couvrant l’événement, France24 avait écrit en bande défilante que les femmes avaient été enlevées par "des rebelles islamistes", relate APA.
Le 15 janvier, des responsables burkinabé locaux ont annoncé que plus de 50 femmes avaient été enlevées par des terroristes présumés dans les alentours d'Arbinda, dans la région du Sahel (nord). Cinq jours après, elles ont été libérées par l’armée burkinabé.

Les médias français en ligne de mire

La chaîne française n’est pas le seul média auquel les autorités burkinabés de transition, au pouvoir depuis fin septembre 2022, présentent des réclamations.
Début décembre, le gouvernement a suspendu Radio France Internationale (RFI) "jusqu’à nouvel ordre". Il a reproché au média un "manquement grave" et l’a accusé de propager une "information mensongère": le capitaine Ibrahim Traoré, à la tête du pays suite un coup d’État, aurait déclaré avoir été visé par une tentative de coup d’État lui aussi.
Au Mali, pays voisin du Burkina, les deux médias français sont suspendus depuis mars 2022.
Discuter