Travail des enfants sur les plantations de cacao en Afrique: encore de nombreux défis à relever

Plus d’un million d’enfants ivoiriens et ghanéens s’activent sur les champs de cacao, ce qui les retient loin du système éducatif et présente des risques réels pour leur santé. En cette journée internationale de l’Éducation, Sputnik fait entendre la voix de l’ONG International Cocoa Initiative sur les défis à relever.
Sputnik
Au moins 244 millions d'enfants dans le monde n’ont pas accès à l'éducation. Plus de 40% d’entre eux vivent dans la région subsaharienne, selon l’UNESCO, alors qu’en ce 24 janvier on célèbre la journée internationale de l’Éducation.
Concernant la Côte d’Ivoire et le Ghana, environ 1,56 million d’enfants travaillent actuellement dans le secteur du cacao, selon le National Opinion Research Center de l'Université de Chicago (NORC). Ce travail implique leur absence du système éducatif. Contactée par Sputnik, la Fondation International Cocoa Initiative (ICI) sensibilise aux dangers du travail des enfants de ces deux pays, les deux plus gros producteurs du cacao au monde.
"Depuis quelques années, nous sommes dans une période faite d’incertitudes aussi bien sur le plan socioéconomique, politique que sanitaire, climatique et environnemental. Le monde fait face à une crise sans précédent. Cela doit nous rapprocher un peu plus de notre volonté commune en ce qui concerne la protection des enfants dans la cacaoculture au Ghana et en Côte d’Ivoire", avance la fondation.
Le travail des enfants sur les plantations présente également des risques réels pour leur santé, alerte la fondation. Les trois tâches dangereuses les plus fréquemment effectuées sont le port de charges lourdes, l’utilisation d’outils tranchants pour le désherbage, ainsi que pour récolter en hauteur des cabosses de cacao.

Enfants esclaves

Le travail forcé est un cas extrême du travail des enfants et, selon l’ICI, cela concerne moins de 1% de ceux vivant dans les régions productrices de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Cela se passe parfois non sans l’approbation indirecte des multinationales.
Ainsi, dès 2021 la justice américaine se penche sur le cas de 8 Maliens, ex-enfants esclaves des plantations ivoiriennes. Dans cette affaire, plusieurs industriels du chocolat, à savoir Mars, Nestlé, Cargill, Barry Callebaut, Olam, Hershey's et Mondelez sont accusés de complicité présumée.

Comment inverser la tendance?

La fondation milite pour l’engagement d’acteurs à tous les niveaux: les communautés, les multinationales, les gouvernements. En 2021, l’ICI, grâce aux relais communautaires, a distribué 17.000 kits scolaires, a fait 2.618 inscriptions annuelles dans des écoles a et aidé 537 enfants à recevoir un certificat de naissance. Environ 2.000 ménages agricoles ont reçu un soutien pour lancer de nouvelles activités génératrices de revenus.
"Le travail des enfants est une problématique qui concerne tous les secteurs d’activités en Afrique et dans le monde, pas seulement celui de la cacaoculture au Ghana et en Côte d’Ivoire", rappelle la fondation.
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