L’Afrique est libre de choisir ses propres alliés, indépendamment de Washington, selon l’ADA

Moscou a dénoncé "la mentalité coloniale" des États-Unis, qui s’efforcent d’entraver la coopération russo-africaine via un projet de loi. Celui-ci sape les principes de souveraineté des États africains, dont la liberté de choisir leurs propres partenaires, estime le chef de l’Académie diplomatique africaine auprès de Sputnik.
Sputnik
Les pays africains ont le droit de choisir eux-mêmes leurs partenaires, indépendamment de l’avis de Washington, a estimé le président de l’Académie diplomatique africaine (ADA) dans une interview accordée à Sputnik Afrique.
Il a été interrogé au sujet du projet de loi américain prévoyant des restrictions contre les pays du continent africain, partenaires de la Russie. Benoît Ngom a rappelé le principe "fondamental" de leur souveraineté: "Au niveau international, le principe de base est l'égalité souveraine des États".
"Chacun des États africains a sa propre diplomatie. De ce fait, je ne comprends pas pourquoi encore d'emblée, qu'ils soient Américains ou autres, ils ont décidé unilatéralement que les États africains, en fait quel que soit leur problème, n'ont pas le droit de choisir certains alliés!", s’est-il indigné.
Pour certains pays, le choix est tombé sur la coopération avec la Russie "parce qu'ils ont pensé que les autres États ne voulaient pas les aider à régler les problèmes qu'ils ont définis comme étant leurs problèmes prioritaires", poursuit-il.

Défis de l’Afrique

Par ses démarches, le continent ne s’efforce que de réaffirmer son indépendance à l’échelle internationale. Celle que l’Occident semble tenter de saper, alors que l’Afrique cherche "la paix":
"Ce qui intéresse les Africains aujourd'hui, c'est qu'on reconnaisse leur souveraineté, qu'on reconnaisse leur indépendance et qu'on reconnaisse aussi leurs capacités intellectuelles et morales à évaluer leurs propres problèmes et à voir qui peut les aider à les résoudre!", a noté Benoît Ngom.
Il a d’ailleurs rappelé que les Américains se battaient à l’époque "pour que les peuples se définissent de façon autonome".
Ce projet de loi américain adopté en avril 2022 a été qualifié le 18 janvier de manifestation d’une "mentalité coloniale" par le chef de la diplomatie russe. Selon Sergueï Lavrov, cette loi porte atteinte en premier lieu aux Africains, qui ne sont pas vus comme égaux.
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