Après avoir longtemps refusé de livrer à l’Ukraine des armes capables d’atteindre la Crimée, Washington semble être sur le point de changer son fusil d'épaule.
Pendant des années, les États-Unis ont insisté sur le fait que la Crimée faisait toujours partie de l'Ukraine. Pourtant, l'administration Biden a maintenu une ligne dure depuis l’intervention de la Russie en Ukraine, refusant de fournir à Kiev les armes dont il a besoin pour cibler la péninsule.
Une décision augmentant le risque d’escalade
Désormais, cette ligne commence à s'adoucir, signale le New York Times.
"Après des mois de discussions avec des responsables ukrainiens, l'administration Biden commence enfin à admettre que Kiev pourrait avoir besoin d’une arme pour frapper, même si une telle décision augmente le risque d'escalade", indique le quotidien en se référant à plusieurs responsables américains qui se sont exprimés sous couvert d'anonymat.
L’administration Biden en est venue à la conclusion que si l'armée ukrainienne pouvait montrer à la Russie que son contrôle de la Crimée pouvait être menacé, cela renforcerait la position de Kiev dans toute négociation future.
En outre, des responsables et des experts américains estiment que les craintes de voir le Kremlin riposter en utilisant une arme nucléaire tactique se sont estompées.
"Maintenant, l'administration Biden envisage ce qui serait l'une de ses mesures les plus audacieuses à ce jour, aider l'Ukraine à attaquer la péninsule."
Projets de Zelensky
Une intention qui répond au projet du Président ukrainien qui affirme vouloir reprendre la Crimée et appelle ses partenaires occidentaux à lui livrer davantage d’armes.
"Notre objectif est de libérer l’ensemble de nos territoires… La Crimée est notre terre, notre territoire, notre mer et nos montagnes. Donnez-nous vos armes et nous récupérerons nos terres", a-t-il avancé en s’exprimant par visioconférence à l’occasion d’un petit-déjeuner en marge du Forum de Davos.
Réaction de l’ambassade russe
L’ambassadeur russe aux États-Unis Anatoli Antonov n’a pas tardé à réagir à l’exposé de tels projets.
Selon lui, les propos des officiels américains sont de plus en plus belliqueux et poussent, de fait, Kiev à commettre des attaques terroristes en Russie. Les risques d’escalade ne font que s’aggraver.
"Il doit être évident pour tout le monde que, quelles que soient les armes livrées par les Américains ou l’Otan au régime de Zelensky, nous les détruirons."
"Vaincre la Fédération de Russie est tout simplement impossible. La victoire seraà nous", a résumé le diplomate.