La décision de Londres d’envoyer des chars lourds Challenger 2 en Ukraine ne signifie pas qu’ils participeront aux combats contre l’armée russe. Le magazine Military Watch avance plusieurs raisons à cela. D’abord, la difficulté à former un bon équipage qui pourrait manier un engin compliqué.
"Ils sont remplis d'électronique, de visée laser, de lunettes de vision nocturne, d'ordinateurs de ciblage, tout cela est du chinois pour les Ukrainiens et nécessiterait une grande formation […]. Il est très difficile de voir comment les Ukrainiens pourraient en bénéficier aujourd'hui", estime Sean Bell, vice-maréchal en retraite de la Royal Air Force.
À cela s’ajoute le danger d’être détruit ou pris par l’armée russe, ce qui pourrait compromettre la réputation du char car, selon le magazine, "le Challenger 2 est notamment le seul char de l'Otan à avoir connu des combats significatifs sans jamais subir de pertes".
"Il est fort possible que les chars soient maintenus loin des lignes de front et utilisés principalement pour aider les forces ukrainiennes à s'adapter aux blindés de l'Otan", indique Military Watch.
La publication souligne toutefois que le Challenger 2 présente un certain nombre d'avantages importants en matière de capacité de survie par rapport au Leopard 2 que Kiev veut tant recevoir. Military Watch a supposé que plusieurs membres de l'Otan avaient montré leur volonté de faire don de ces chars à l’Ukraine après que ces blindés ont montré de très mauvais résultats aux mains des Turcs lors d'opérations en Syrie et en Irak.
Les livraisons d’armes se poursuivent
Londres a promis de remettre à Kiev dans les deux prochaines semaines 14 chars lourds Challenger 2. Le Royaume-Uni est ainsi devenu le premier pays à s'engager à envoyer en Ukraine ce type de blindés. La semaine dernière, la Pologne s'est dit également prête à livrer 14 chars lourds Leopard 2, ce qui pourtant requiert l'aval de Berlin.
Quant à Washington, il a approuvé un transfert d’armes pour trois milliards de dollars à Kiev. Lequel comprend 50 véhicules de combat Bradley, des dizaines d’autres véhicules blindés, des systèmes de défense antiaérienne Patriot, ainsi que des obusiers motorisés.