Militaires français arrêtés en Centrafrique: "ils n'ont rien à faire ici"

L’interpellation des militaires français en Centrafrique relève de la question de vigilance des autorités du pays estime auprès de Sputnik l’analyste centrafricain Bruneau Marboua. Il souligne que les relations entre Paris et Bangui sont au plus bas.
Sputnik
Alors que la France est officiellement partie de la République centrafricaine fin 2022, l’arrivée de ressortissants français, anciens militaires, en Centrafrique pose beaucoup de questions sur le plan sécuritaire, avance dans un entretien avec Sputnik Bruneau Marboua, politologue centrafricain. Il analyse la récente interpellation de deux Français à Bangui le 10 janvier.
"On ne peut pas accepter de voir des sujets français, qui par leurs fonctions sont des militaires et des militaires qui se déplacent, quittent la France pour venir en Afrique, précisément en RCA. Et pour faire quoi?", s’interroge-t-il.
Après la fermeture de la dernière base française en Centrafrique en décembre dernier, "tout calcul fait, ils n'ont rien à faire ici".
De plus, selon l’analyste, l’interpellation de ces ressortissants français pourrait prévenir l’afflux éventuel de militaires français sur le territoire centrafricain, car "cela constitue déjà, sur le plan militaire et sur le plan sécuritaire, un danger pour le pays".

"La France ne nous traite pas comme un État"

Bruneau Marboua pointe également la détérioration des relations entre la France et la RCA.
"La France ne nous traite pas comme un État. La France nous traite comme un village et donc on ne peut pas accepter que ce genre de choses se passent. Par conséquent, les relations centrafricano-françaises sur les plans politique, économique et autres ne peuvent être que mauvaises", conclut-il.

Affaire des militaires français

Deux Français ont été interpellés le 10 janvier à leur arrivée à l’aéroport Bangui-M'Poko. D’après un conseiller du Président centrafricain, relayé par l’agence Anadolu, "ils sont détenus par la police aux frontières pour absence de visa".
Le 11 janvier, la mission onusienne en Centrafrique Minusca a fait savoir qu’il s’agit de ses deux "consultants internationaux" et qu’elle était en contact "avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation".
Selon une source diplomatique française, relayée par RFI, les interpellés sont d’anciens militaires français. Depuis six mois ils ont des contrats de "consultant international" avec l’Onu.
De plus, selon une source du ministère centrafricain des Affaires étrangères, toujours relayée par RFI, les deux Français avaient des visas valables jusqu’en mars 2023, tandis que leurs badges allaient jusqu'en décembre 2023.
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