Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que l’Europe est plongée dans une inextricable crise énergétique, l’Algérie capitalise sur son électricité et pourrait même exporter ses excédents. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le Président Abdelmadjid Tebboune auprès des médias locaux.
"Tous les moyens sont disponibles pour s'approvisionner en énergie depuis l'Algérie. Même les pays qui n'ont pas de gazoduc peuvent s’approvisionner directement en électricité", a-t-il ainsi soutenu.
Le dirigeant s’est même entretenu avec certains pays européens au sujet de la création d’un câble électrique sous-marin. Celui-ci relierait l’Algérie au Vieux Continent via l’Italie, sur une distance relativement courte: 270 km.
Le Président algérien a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre à jour de nouveaux gisements de gaz, afin de porter le volume des exportations de 53 milliards de m3 à 100 milliards. Cela pourrait également permettre d’assurer la consommation intérieure, l’Algérie étant devenue le premier pays africain consommateur de gaz.
Une alternative au gaz russe?
Après les baisses de livraison de gaz russe, plusieurs pays européens se sont naturellement tournés vers l’Algérie, champion en la matière. L’ex-Premier ministre italien Mario Draghi avait notamment arraché un accord mi-juillet, portant sur la fourniture de 9 milliards de m3 supplémentaire entre novembre 2022 et début 2024.
Les rallonges algériennes pourraient cependant ne pas suffire à pallier l’absence de gaz russe, comme l’expliquait récemment à Sputnik l’économiste Mourad Kouachi.
"L'Algérie tient compte de ses partenariats avec les pays européens, mais elle ne peut pas compenser le gaz russe, d'autant plus que les besoins de l'Europe sont très élevés", précisait ainsi l’expert.
Alger s’inquiète par ailleurs du plafonnement des prix du gaz en Europe, souhaitant que les marchés restent libres et non faussés.