La descente aux enfers continue pour Meta (Facebook)*. Déjà plombé par des résultats catastrophiques avec un bénéfice divisé par deux au troisième trimestre 2022, le groupe risque désormais gros en Afrique.
Une action en justice a en effet été entamée contre la plateforme, pour avoir fermé les yeux sur des contenus haineux et violents ayant trait à la guerre du Tigré, rapporte le Guardian. Amnesty International appuie l’initiative qui pourrait déboucher sur la création d’un fond d’indemnisation de 1,6 milliard de dollars, pour les victimes de haine et de violence sur Facebook.
L’un des plaignants, Abraham Meareg, affirme que son père a été la cible de certains messages racistes juste avant son assassinat en novembre 2021. Publications que Facebook n’a pas supprimées malgré les plaintes.
"Si Facebook avait arrêté la propagation de la haine et modéré correctement les messages, mon père serait toujours en vie. Je traîne Facebook en justice pour que personne ne souffre plus jamais comme ma famille. Je demande justice pour des millions de mes compatriotes africains blessés par les profits de Facebook – et des excuses pour le meurtre de mon père", explique-t-il au Guardian.
En février, une enquête du Bureau of InvestigativeJournalism (TBIJ) avait déjà mis le doigt sur la modération défaillante de Facebook dans la guerre du Tigré. Un message d’un influenceur local appelant à "nettoyer" la zone des partisans des forces tigréennes avaient notamment été épinglé, restant en ligne pendant quatre mois, là encore malgré les plaintes.
Facebook a refusé de commenter les faits. Son porte-parole, Ben Walters, s’est contenté d’une déclaration générale, rappelant que la plateforme avait des "règles strictes" en matière de discours de haine et d’incitation à la violence.
Guerre du Tigré
La région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie est le théâtre d’une guerre entre les rebelles et l’armée fédérale éthiopienne depuis novembre 2020. Le conflit a plongé la région dans une profonde crise humanitaire, la privant d’électricité ou de télécommunications.
Un cessez-le-feu a finalement été signé début novembre, avec la médiation de l’ancien Président nigérian Olusegun Obasanjo.
* Meta (Facebook et Instagram) est interdite en Russie pour activités extrémistes.