Plusieurs groupes de défense des droits de l’homme dénoncent le projet de loi sur l’immigration à l’étude au parlement français qui pourrait, selon eux occasionner des déportations illégales, relate l’agence de presse turque Anadolu.
"Nous sommes particulièrement préoccupés par deux mesures qui ont été proposées par le gouvernement […]. Le premier concerne la prise automatique d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) pour tout demandeur d’asile qui verrait sa demande rejetée par l’Office française de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), Office français de protection des réfugiés et apatrides […]. Ce que nous craignons également, c’est que cette mesure ne conduise à des refoulements illégaux", a déclaré Tchérina Jerolon, responsable du programme Conflits, migrations et justice à Amnesty International France, citée par Anadolu.
Pour le Président français, ce projet de loi, qui met l’accent sur l’application de la politique de l’OQTF doit allier "fermeté et humanité".
De son côté, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, pense que le projet vise aussi à accentuer les procédures d’intégration et encourager l’immigration de travail.
"On veut ceux qui bossent, on ne veut pas ceux qui rapinent", a-t-il dit le 6 décembre sur FranceInfo.
Un projet influencé par l’extrême droite
Pour une partie de l’opinion, c’est la montée en puissance de l’extrême droite sur la scène politique qui pousse le gouvernement à calmer le jeu en mettant en avant le sujet sur l’immigration.
La droite et l’extrême droite ont, depuis 2017, fait de l’immigration l’un de leurs principaux angles d’attaque contre le gouvernement Macron.
Un mal nécessaire
Selon la Direction française de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), près de quatre travailleurs domestiques sur 10 (38,8%) sont des immigrés.
Ce chiffre est quatre fois plus élevé que la part des immigrés dans la population en France, estimée à 10,3%.
Les immigrés sont surreprésentés dans la construction, les travaux publics, la sécurité et les hôtels et restaurants – principalement des emplois peu qualifiés, d’après le site de DARES.