Le chef de la diplomatie russe a accusé l’Otan de "mensonge" car l’Alliance n’a pas tenu ses promesses données à Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine de ne pas s’étendre vers l’Est.
"L’expansion de l’Alliance reste, comme elle l’était toujours, la motivation principale dans les relations de l’Otan avec non seulement la Fédération de Russie, les ex-républiques de l’Union soviétique et les anciens membres du pacte de Varsovie, qui sont presque tous absorbés par l’Alliance nord-atlantique, mais aussi avec d’autres pays et régions du monde", a-t-il souligné.
Le diplomate a rappelé que par le passé des hommes politiques américains, britanniques et allemands "écrivaient dans leurs mémoires avoir fourni des garanties verbales, mais solides à Moscou, avoir juré que l’Alliance n’allait pas s’élargir". M.Lavrov a même cité un fragment de mémoires d'un participant britannique à ces processus: "Oui, nous avons fait de telles promesses, mais personne n‘avait l’intention de les respecter, il fallait simplement calmer la situation."
En novembre 1999, ces promesses ont été fixées par écrit lors du sommet de l'OSCE à Istanbul.
Le deux poids deux mesures de l’Otan sur l’Ukraine illustre bien les propos de Sergueï Lavrov. Bien que depuis le début du conflit en Ukraine, l’Otan soutienne militairement les forces de Kiev, le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg a souligné le 6 décembre que les autorités ukrainiennes devaient décider seules si l’heure était venue ou non de négocier la paix.
D’après Stoltenberg, "la Russie n’a pas montré qu’elle était prête à mener de tels pourparlers sous les conditions de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine".
Fin de la globalisation à l’américaine
Dans ce contexte, il a souligné que la Russie se ne faisait pas d’illusion sur le fait que l’Occident, qui s’est montré par le passé "mensonger et non fiable", n’abuse pas des processus de mondialisation qu’il avait lancés.
"La mondialisation à l'américaine est terminée. Certains processus persistent et nous devrons inévitablement y survivre, mais en parallèle, un nouveau système est en cours de construction. Un système à la fois financier et logistique qui ne devrait pas dépendre des caprices et du sentiment de supériorité de nos anciens partenaires occidentaux", a-t-il ajouté.
Le monde multipolaire
D’après le chef de la diplomatie russe, Moscou souhaite que l'Union européenne fasse partie intégrante d'un monde multipolaire, mais pour ce faire, elle ne doit pas dépendre à 100 % des États-Unis.
En même temps, il a souligné que l'Inde, le Brésil, les pays du Golfe et des groupements régionaux en Afrique et en Amérique latine avaient plus de raisons de faire partie d'un monde multipolaire que l’UE.
En même temps, il a souligné que l'Inde, le Brésil, les pays du Golfe et des groupements régionaux en Afrique et en Amérique latine avaient plus de raisons de faire partie d'un monde multipolaire que l’UE.