"Pendant bien trop longtemps nous avons minimisé en Allemagne notre passé colonial et minoré les injustices et les crimes commis (à l'époque, ndlr)", a reconnu Stefanie Remlinger, maire écologiste de l'arrondissement berlinois "Mitte" (centre).
Lors d'une cérémonie actant le changement de noms, au cœur du "quartier africain" de la capitale, Stefanie Remlinger a appelé à "ne pas seulement regarder vers le passé mais aussi vers l'avenir", en améliorant notamment l'enseignement de la colonisation allemande dans les écoles.
Érigé au tout début du XXe siècle, au moment où l'Allemagne régnait sur un empire colonial important avant de le perdre à la fin de la Première Guerre mondiale, le "quartier africain" de Berlin témoignait de cette absence de réflexion sur les injustices commises.
Après des années de protestation de différentes associations africaines, la place Nachtigal est devenue vendredi la place Manga Bell.
Lors d'une cérémonie actant le changement de noms, au cœur du "quartier africain" de la capitale, Stefanie Remlinger a appelé à "ne pas seulement regarder vers le passé mais aussi vers l'avenir", en améliorant notamment l'enseignement de la colonisation allemande dans les écoles.
Érigé au tout début du XXe siècle, au moment où l'Allemagne régnait sur un empire colonial important avant de le perdre à la fin de la Première Guerre mondiale, le "quartier africain" de Berlin témoignait de cette absence de réflexion sur les injustices commises.
Après des années de protestation de différentes associations africaines, la place Nachtigal est devenue vendredi la place Manga Bell.
L'explorateur allemand Gustav Nachtigal a eu un rôle clé au XIXe siècle dans la fondation des colonies allemandes d'Afrique de l'Ouest, Togo, Cameroun et l'Afrique du sud-ouest (Namibie), conquises dans la violence.
Son nom est désormais effacé au profit de Manga Bell, en l'honneur du couple royal des Douala, peuple du Cameroun, Emily et Rudolf Douala Manga Bell.
Chef de la résistance contre l'expulsion des Douala de leurs maisons ancestrales, Rudolf a été exécuté en 1914.
"L'inauguration de cette place (....) le réhabilite 108 ans après son exécution à Douala", a affirmé l'ambassadeur du Cameroun en Allemagne, Victor Ndocki, lors de la cérémonie. Descendant du couple Manga-Bell, le roi Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, venu spécialement du Cameroun pour l'occasion, s'est félicité de ce "symbole extraordinairement important de reconnaissance", dans un entretien à l'AFP.
Présente à ses côtés, la princesse Maryline Douala Manga Bell, arrière-petite-fille de Rudolf, a estimé que ce changement de nom permettrait de "sensibiliser la population allemande, la jeunesse allemande à ce que ce qui s'est passé à un moment où, évidemment ces jeunes n'étaient pas nés".
À quelques centaines de mètres de la place Manga Bell, la rue Lüderitz a été rebaptisée Cornelius Fredericks, du nom d'un résistant engagé du peuple des Nama contre la colonisation allemande en Namibie, mort dans un camp en 1906.
Son nom est désormais effacé au profit de Manga Bell, en l'honneur du couple royal des Douala, peuple du Cameroun, Emily et Rudolf Douala Manga Bell.
Chef de la résistance contre l'expulsion des Douala de leurs maisons ancestrales, Rudolf a été exécuté en 1914.
"L'inauguration de cette place (....) le réhabilite 108 ans après son exécution à Douala", a affirmé l'ambassadeur du Cameroun en Allemagne, Victor Ndocki, lors de la cérémonie. Descendant du couple Manga-Bell, le roi Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, venu spécialement du Cameroun pour l'occasion, s'est félicité de ce "symbole extraordinairement important de reconnaissance", dans un entretien à l'AFP.
Présente à ses côtés, la princesse Maryline Douala Manga Bell, arrière-petite-fille de Rudolf, a estimé que ce changement de nom permettrait de "sensibiliser la population allemande, la jeunesse allemande à ce que ce qui s'est passé à un moment où, évidemment ces jeunes n'étaient pas nés".
À quelques centaines de mètres de la place Manga Bell, la rue Lüderitz a été rebaptisée Cornelius Fredericks, du nom d'un résistant engagé du peuple des Nama contre la colonisation allemande en Namibie, mort dans un camp en 1906.
Commerçant originaire de Brême, Adolf Lüderitz a longtemps été célébré comme un "pionnier de la colonisation" et "fondateur de la colonie germano-africaine du sud-ouest". Il lui est désormais reproché d'avoir trompé à la fin du XIXe siècle le peuple des Nama, installés sur la côte de l'actuelle Namibie en leur achetant leurs terres pour une bouchée de pain.
Lors de la cérémonie, l'ambassadeur de Namibie, Martin Andjaba, a insisté pour que le changement de nom de la rue soit "un outil de réconciliation pour la génération actuelle et celle à venir". "Se pencher sur le legs colonial ne devrait pas nous séparer mais nous rapprocher", a-t-il martelé, citant en exemple le partenariat des deux Lüderitz, villes qui portent le même nom en Allemagne et en Namibie.
Dans ce pays, l'Allemagne a été responsable de massacres de dizaines de milliers de personnes appartenant aux peuples indigènes Herero et Nama, entre 1904 et 1908.
L'an dernier, après d'âpres et longues négociations, Berlin a annoncé reconnaître avoir commis un "génocide" dans ce territoire qu'elle a colonisé entre 1884 et 1915 et promis une aide au développement qui doit profiter aux descendants des deux tribus.
Le mois dernier, la Namibie a demandé à renégocier les termes de l'accord.
Malgré la cérémonie de vendredi, d'autres vestiges du colonialisme persistent à Berlin: ainsi la "Mohrenstrasse" ou "rue des nègres", en plein cœur du quartier historique de la capitale. Depuis vingt-cinq ans, des associations représentatives de la communauté noire réclament de l'appeler autrement. Alors que l'arrondissement avait acté un changement de nom en 2021, une plainte a été déposée et depuis une procédure juridique est en cours.
Lors de la cérémonie, l'ambassadeur de Namibie, Martin Andjaba, a insisté pour que le changement de nom de la rue soit "un outil de réconciliation pour la génération actuelle et celle à venir". "Se pencher sur le legs colonial ne devrait pas nous séparer mais nous rapprocher", a-t-il martelé, citant en exemple le partenariat des deux Lüderitz, villes qui portent le même nom en Allemagne et en Namibie.
Dans ce pays, l'Allemagne a été responsable de massacres de dizaines de milliers de personnes appartenant aux peuples indigènes Herero et Nama, entre 1904 et 1908.
L'an dernier, après d'âpres et longues négociations, Berlin a annoncé reconnaître avoir commis un "génocide" dans ce territoire qu'elle a colonisé entre 1884 et 1915 et promis une aide au développement qui doit profiter aux descendants des deux tribus.
Le mois dernier, la Namibie a demandé à renégocier les termes de l'accord.
Malgré la cérémonie de vendredi, d'autres vestiges du colonialisme persistent à Berlin: ainsi la "Mohrenstrasse" ou "rue des nègres", en plein cœur du quartier historique de la capitale. Depuis vingt-cinq ans, des associations représentatives de la communauté noire réclament de l'appeler autrement. Alors que l'arrondissement avait acté un changement de nom en 2021, une plainte a été déposée et depuis une procédure juridique est en cours.