L'histoire des crânes d'Africains conservés en Europe depuis l’époque coloniale a eu une nouvelle continuation. Après les crânes de résistants algériens que Paris est désormais prêt à restituer et ceux de héros nationaux du Zimbabwe que des musées britanniques sont disposés à retrouver en vue d’une restitution, c'est au tour de la Belgique d'entrer en scène.
Une levée de boucliers
Trois crânes d'Africains, qui appartiendraient à des personnes tuées entre janvier 1893 et mai 1894, ont ainsi été mis en vente par la maison Vanderkindere à Bruxelles. Mais cette vente a suscité de la colère dans le pays et sur les réseaux sociaux, les organisations de défense des droits humains la qualifiant de "déshumanisante et raciste".
Le groupe de défense des droits Collectif Mémoire coloniale et lutte contre les discriminations (CMCLD) a même appelé à un rassemblement à Bruxelles pour dénoncer la vente, et pour que les crânes humains soient saisis par les autorités et "conservés de manière appropriée et avec dignité".
La maison se rétracte
Cependant, une telle vente peut bien avoir lieu parce qu'aucune loi dans le pays ne l'interdit. Mais face à ce tollé, la maison de vente aux enchères a annulé son offre et a présenté ses excuses.
"Nous ne cautionnons aucunement les souffrances et les humiliations subies par les peuples victimes de ces actes coloniaux", a déclaré Vanderkindere.
La maison de vente aux enchères a ajouté: "Nous présentons à nouveau nos plus profonds regrets envers toute personne ayant été meurtrie et blessée par la mise en vente de ce lot."
L'établissement déclare en outre son intention de prendre tous les contacts utiles pour procéder au rapatriement de ces crânes, relate Paris Match Belgique.