Les sanctions occidentales contre la Russie se répercutent nettement en Afrique de l’Ouest qui peine à recevoir des fertilisants russes, indique auprès de Sputnik le directeur de la communication de WAFA Fertilizer, association des engrais de cette région.
"Avec ces sanctions, il est devenu très difficile de s’approvisionner en engrais russe. Par exemple, quand on sait que la plupart des bateaux sont européens et qu’il est quasi impossible de déplacer un bateau sans assurance, des assureurs aujourd’hui qui peinent à assurer les bateaux de marchandises en provenance de Russie au vu de tous les risques encourus en cette période", explique Malick Niang, ajoutant que les prix ont "doublé ou même triplé ces derniers mois".
L’association appelle au déblocage:
"Des efforts devraient être entrepris par toutes les parties afin de débloquer ces engrais destinés à l’Afrique".
Selon lui, les effets seront "extrêmement bénéfiques", surtout vu la crise alimentaire que traverse actuellement le continent.
Les pays de la sous-région consomment plusieurs millions de tonnes d’engrais "quand tout va bien", ajoute le responsable.
Livraisons russes
Selon les autorités russes, plus de 400.000 tonnes d'engrais russes restent actuellement bloquées dans les ports européens. Auparavant, la Russie avait annoncé le transfert gratuit de 300.000 tonnes d'engrais aux pays pauvres, dont beaucoup africains.
En novembre, la Russie et l’Onu ont fini par obtenir un accord sur le déblocage d’un premier lot d’engrais immobilisés dans l’UE en raison de ses sanctions. Le blocage se maintenait par l'UE même en dépit de leur envoi par la Russie à titre gracieux. La première cargaison de 20.000 tonnes d'engrais doit quitter les Pays-Bas cette semaine pour se rendre au Malawi.
La semaine dernière, Vladimir Poutine a précisé que la Russie était prête à élargir la livraison d'engrais aux marchés internationaux et à coopérer "avec absolument tous les partenaires dans ce domaine, sans faire d’exception".
Le Président russe a signalé avoir été contacté par certains de ses homologues africains, "qui ne comprennent pas ce qui se passe, puisqu'il s'agit de l'aide à l'endroit des pays les plus pauvres".
Le blocage des livraisons, surtout qu'elles se feraient à titre gracieux, est "complètement inadmissible", a-t-il ajouté.