Après le retrait des militaires français du Mali, Paris a suspendu son aide publique au développement à destination de Bamako.
Justifiant cette décision, le ministère français des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué du 16 novembre que le gouvernement malien avait recours à des instructeurs russes du groupe de sécurité privé Wagner.
"Nous estimons que les conditions ne sont plus réunies pour la poursuite de nos projets d’aide publique au développement et que le risque de détournement de leur objet est trop élevé", a indiqué le Quai d’Orsay en notant tout de même que l’aide d’urgence et l’action humanitaire seront maintenues.
De son côté, Bamako dément sa collaboration avec Wagner, reconnaissant toutefois une coopération avec l’armée russe au nom d’une relation ancienne d’État à État.
L’inquiétude des ONG
Cette suspension de l’aide risque cependant d’entraîner "l’arrêt d’activités essentielles, voire vitales, menées […] au profit de populations en situation de grande pauvreté", a indiqué un collectif d’ONG françaises de solidarité internationale dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron, dont Le Monde a pris connaissance.
Signataires du document, ces 35 organisations françaises actives au Mali exigent que le Président de la République de "revoit sa position".
L’arrêt de cette aide remet ainsi en cause environ 70 projets de développement en cours ou prévus dans le pays, déplore l’organisation. Ce alors que 35% des Maliens, soit 7,5 millions de personnes, ont besoin d’assistance.