L’armée française reconnaît ne pas être organisée pour faire face à un "engagement majeur"

L’armée française n’a pas été organisée pour répondre à un conflit militaire majeur, a déclaré le ministre français des Armées. Il prône la mise à jour "de l’appareil de défense" français.
Sputnik
La France serait-elle prête en cas de conflit militaire majeur? D’après le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, l’armée du pays est capable de participer à des conflits de haute intensité, mais un "engagement majeur" pourrait poser des problèmes, car cette situation n’était plus d’actualité depuis des années, a-t-il fait savoir le 9 novembre dans une interview à LCI.
"Quels sont les grands défis devant nous pour notre armée? Comme je vous l’ai déjà dit, si notre armée aujourd’hui ne peut pas toujours faire face non pas à la haute intensité, parce qu’un soldat français engagé au Mali qui se retrouve à engager le feu à trois mètres d’un groupe de terroristes armés, il est en haute intensité", a-t-il indiqué.

"On va parler plutôt d’engagement majeur. Il est clair […] qu’avec la dissolution du pacte de Varsovie, les armées n’ont pas été organisées par les gouvernements, les Présidents de la République et les Parlements successifs pour faire face à ces engagements majeurs parce qu’ils n’étaient plus forcément d’actualité", a déclaré le ministre.

De plus, "les crédits ont largement diminué, parfois pour de bonnes raisons, parfois pour de mauvaises raisons", a-t-il ajouté.
Auparavant, dans une interview du 7 novembre à Ouest France, Sébastien Lecornu avait fait état de l’évolution des menaces "qui pèsent sur la France et sur la sécurité des Français", ce changement se passant "très vite". De ce point de vue, le ministre a évoqué la nécessité d’une "mise à jour historique de notre appareil de défense".

Regard critique de l’ancien chef d'état-major des armées

Récemment, Pierre de Villiers, ancien chef d'état-major des armées, a alerté sur le niveau de l’armée française en cas de conflit militaire d’envergure.
"Les armées françaises n'ont pas aujourd'hui les moyens d'une guerre de haute intensité", a-t-il assuré lors d'une interview dans Le Parisien publiée le 8 novembre.
La France doit faire "beaucoup plus et de manière urgente" pour améliorer ce niveau. Selon lui, le conflit actuel en Ukraine "doit nous forcer à une réadaptation de notre modèle".
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