La Fondation Afrique-Europe a rendu public un rapport peu complaisant portant sur la perte de confiance des pays africains dans les États européens.
"La relation Afrique-Europe est à son plus bas niveau sur la décennie écoulée, avec un changement de narratifs et de ton dans les médias et les réseaux sociaux, ainsi qu'au sein de la société civile", constate le document.
Cette organisation a été lancée en mars 2020 par la Fondation Mo Ibrahim et le think tank bruxellois Friends of Europe, en concertation avec l'African Climate Foundation et l'ONG ONE. Son but est de veiller aux relations entre les deux continents.
Le rapport a été composé par 45 personnalités africaines et européennes. Parmi elles, figurent d'anciens chefs d'État, dont Mary Robinson (Irlande) et Ellen Johnson Sirleaf (Liberia), Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères (Algérie) ou encore la directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce Ngozi Okonjo-Iweala (Nigeria).
Quelles sont les raisons?
La détérioration des relations est, entre autres, provoquée par de "fortes inégalités persistantes dans l'accès aux vaccins Covid-19 entre les deux continents", les engagements non tenus par l'UE sur le climat ainsi que sur les investissements considérables, avec une somme de 150 milliards d'euros annoncés par l'initiative Global Gateway, visant à renforcer les systèmes de santé, d'éducation et de recherche dans le monde entier.
En outre, des réminiscences historiques sont aussi à blâmer. "Une ombre coloniale teinte toujours les points de vue des deux côtés, piégeant les dynamiques dans le passé, poursuit la Fondation Afrique-Europe. Ceci subvertit le discours, contribue à une dissonance culturelle croissante et obscurcit les opportunités pour les deux continents de construire un avenir commun", précise le rapport.