L’initiative du maire RN de Perpignan, Louis Aliot, de renommer une esplanade de la ville en hommage à Pierre Sergent, ancien chef de la branche métropolitaine de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et défenseur de l’Algérie française, s'est heurtée à une certaine hostilité.
Ce 29 octobre, de nombreux représentants de la diaspora algérienne ainsi que plusieurs associations et syndicats de la ville se sont réunis sur la place Molière en signe de protestation. Selon l’association SOS Racisme, il s’agissait de "plusieurs centaines de personnes".
Les manifestants proposaient une alternative: baptiser l’esplanade du nom de Maurice Audin, militant de l’indépendance algérienne tué par l’armée française à l’âge de 25 ans, en juin 1957.
Soit "un autre nom que celui, honteux, que le Conseil municipal et son maire ont décidé de donner", a expliqué Hakim Addad, de l’association Josette et Maurice Audin, "puisque que c’est le nom d’un assassin, d’un antirépublicain, qui a même attaqué le Président de la République d’alors, Charles de Gaulle".
"Un activisme pro-Algérie française"
Pour les participants au rassemblement, l’initiative du maire et du Conseil municipal n’est qu’une "tentative de dédiaboliser l’OAS" en dépit de "tous les crimes colonialistes" commis par l’organisation. "Une injure aux familles des victimes", "un activisme pro-Algérie française", "une démarche révisionniste", affirment les militants cités par Algérie 360.
"Il y a une volonté d’instrumentaliser Perpignan dans la course à la présidence du RN pour montrer qu’il est le meilleur défenseur des fondamentaux du parti d’extrême droite", estiment les personnes mécontentes.
Selon certains manifestants, l’extrême droite française a même "une certaine nostalgie de l’Algérie française coloniale et du système d’oppression qui allait avec".