Plus de cents ans après les faits, l’histoire des atrocités commises par les forces militaires allemandes en Namibie résonne toujours. En juillet dernier, Windhoek a fait une demande de révision de l’accord sur le génocide, a indiqué jeudi 27 octobre le vice-président Nangolo Mbumba.
"Les comités techniques de la Namibie et de l'Allemagne ont discuté de la question et ont proposé que des modifications soient apportées à la déclaration conjointe sous la forme d'un addendum qui a été soumis au gouvernement allemand", a-t-il dit lors d'une réunion des chefs traditionnels dans la capitale Windhoek.
"Le gouvernement namibien attend une réponse de la partie allemande sur ce que nous avons proposé", a-t-il ajouté.
Accord de la discorde
En mai 2021, le gouvernement allemand a avoué avoir fait un génocide lors de son occupation coloniale. Une promesse de plus d’un milliard de dollars de projet de développement dans les communautés issues des victimes avait été faite. Mais le gouvernement a été mis sous pression par l'opposition qui trouve l'accord insatisfaisant.
Berlin avait précisé que ce soutien serait déboursé sur ‘base volontaire’ et qu’il ne fallait paire d’amalgame entre ’une aide’ et ‘une réparation’.
Plusieurs Namibiens ont réfuté cet accord, considérant que les descendants des Hereros et Namas n’étaient pas engagés dans le consensus pour les négociations.
Entre 1904 et 1907, les forces militaires allemandes, appelées Schutztruppe, ont commis un génocide contre les peuples autochtones dans leur colonie de l'Afrique du Sud-Ouest allemande (aujourd'hui la Namibie). Au moins 60.000 Hereros et à peu près 10.000 Namas ont été tues.