Cacao: pourquoi les plus gros producteurs boudent le sommet de l’industrie à Bruxelles?

La Côte d'Ivoire et le Ghana, les deux principaux producteurs mondiaux de cacao, ont décidé de boycotter le sommet de l’industrie à Bruxelles. Ils accusent les multinationales du chocolat de bloquer les mesures visant à améliorer les revenus des producteurs.
Sputnik
La réunion internationale, organisée les 26 et 27 octobre par la Fondation mondiale du cacao à Bruxelles, s’est tenue sans la Côte d'Ivoire et le Ghana. Ces pays représentent pourtant 65% de la production mondiale de cacao.
Depuis des mois les deux pays demandent une meilleure prise en compte des producteurs et la hausse de leurs primes. Pourtant, en général, les cacaoculteurs ne touchent que 6 à 7% de la richesse créée.
"L'industrie du cacao et du chocolat ne respecte pas entièrement ses engagements en essayant de négocier à la baisse le différentiel d'origine, qui est une prime de qualité associée à tous les pays producteurs", indique le communiqué de l'Initiative cacao Côte d'Ivoire-Ghana (ICCIG).
Alors que les prix du sucre et du lait ont augmenté, le prix du cacao ne fait que baisser, constate Alex Assanvo, le secrétaire exécutif de l’ICCIG.
"Et pourquoi? Parce que le sucre et le lait sont produits dans les pays du Nord et qu'il faut aider les agriculteurs du Nord. Mais ceux du Sud, donc de la Côte d'Ivoire et du Ghana, on s'en fout, ce n'est pas notre problème. Non! Il faut que cela puisse changer. Non seulement c'est injuste, mais en plus c'est à la limite de l'immoralité", a-t-il dit auprès de France24.
Dans un souci de pérennisation de la filière, début octobre, la Côte d'Ivoire a augmenté son prix d'achat aux producteurs de 10%. En raison de la sécheresse, le Ghana s’apprête cette année à sa pire récolte depuis 12 ans.
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